KABA Madigbè

Guinée: la triste chute d’un solide baobab

Depuis une dizaine d’années, le trésor public guinéen est devenu un grenier oligarchique. Il y a huit mois, une femme a pris la tête de cette importante institution. Comme toujours, il a existé un éternel combat entre le bien et le mal. C’est ainsi que sur le sentier du combat contre l’injustice et la corruption, se battait une femme en Guinée, Mme Aissatou Boiro. C’est sur ce même sentier, qu’a rendu l’âme cette brave femme le vendredi passé. Hier mardi avait été décrété comme journée de deuil national.  

Qui était-elle ?

Mme Boiro était mariée et mère de 4 enfants dont une en état de famille vit  au Canada.  Elle était âgée de 53 ans. Elle avait été nommée par le Président de la République de Guinée au mois de mars 2012 comme Directrice Nationale du trésor public guinéen. Elle devait bien gérer le trésor et en même temps assurer la discipline financière. Mais qu’il n’est aisé de faire son boulot quand on méconnait ses ennemis!

Corruption et détournement

Ce sont des maux dont la sortie est difficile une fois qu’on entre. A la fin du régime du Général Lansana Conté, on disait que la sortie des caisses était devenue monnaie courante et pas le moindre besoin d’en cacher. Mme Boiro voulait faire son boulot. Ce qui consiste à sauvegarder ce que verse le contribuable guinéen pour qu’il puisse en profiter et non que des individus en usent à des fins personnels. Elle a ainsi commencé une enquête qui a permis le démantèlement d’un réseau vicieux qui aurait coûté 13 millions de francs guinéens. Et qui sait, ce que ferait –elle encore. Après une dure journée de travail, elle voulait rentrer chez elle avec d’autres collègues. Mais les bandits ont décidé, à la place de l’ange de la mort, de mettre fin à la vie du grand baobab en mettant deux balles en pleine poitrine: Mme Boiro. Elle succomba à une hémorragie interne. Le baobab quel qu’en soit sa solidité ne peut résister à une certaine pression infernale. Ce baobab s’en est allé…

Et après ?

Le Président de la République, le Professeur Alpha Condé s’est dit choqué et a promis la poursuite du combat contre la corruption. Le Ministre de la sécurité et de la protection civile, M. Mouramani s’est engagé à utiliser tous les moyens nécessaires et il a également fait appel aux bonnes volontés pour trapper les assassins. Mais le temps s’achève. Les bons gens ont terriblement peur de vivre dans un endroit semblable au jungle ou à un film de gladiateur. Les commerçants qui ont peur de se faire ruiner aisément par des bandits. Des têtes de l’Etat, comme l’Ingénieur télécom et père d’un enfant Paul Cole, tué la semaine passée ou même Mme Boiro, qui se font tuer si « banalement ». Des personnes qui ne sont pas forcément connues qui disparaissent aisément. Le vol qui est très répandu. Même dans le lieu de ses obsèques, on s’est permis de voler les téléphones du mari de la défunte. Comme le rapporte Guineenews: « De son siège d’où il suivait la cérémonie a disparu son téléphone, pris on ne sait par qui. Le pauvre qui recevait les condoléances a été du coup, coupé de tous ceux qui envisageaient de compatir à sa douleur au téléphone. »

En attendant d’avoir du nouveau dans l’enquête, Lucien Pambou pourrait avoir raison : « Qui a assassiné Madame Aissatou Boiro en Guinée ? (…) des élites corrompues qui n’ont pas accepté que Madame Boiro mette son nez dans leurs affaires vénales ». Enfin, je joins ma voix aux autres pour vous dire Mme Boiro, M. Cole et d’autres, ceci : « Adieu et que prenne fin l’insécurité avec votre innocente mort !».

Par M. KABA Madigbè Bintou


Djembé d’or 2012, l’instrument à l’honneur

Je commence par citer le philosophe allemand Kant, qui affirmait : « la musique est la langue des émotions. » L’argentin Bjorn quant à lui la perçoit comme celle qui nous « permet de prévoir l’imprévisible ». Nous sommes aujourd’hui au cœur de l’Afrique traditionnelle pour exposer un de ses instruments séculaires : le Djembé ou le tam-tam. Cet instrument joue un rôle crucial dans la vie sociale des pays issus du vieil empire mandingue (Guinée, Mali, Côte d’Ivoire, Burkina, Sénégal). Cet instrument millénaire a inspiré des organisateurs guinéens pour récompenser leurs meilleurs talents musicaux.

Le Djembé ?

Par sa forme, il ressemble à un mortier couvert. Sa mesure la plus admise est de 24 à 36 cm. Il est fait à partir de bois de lengue, dougoura, iroko, acajou, cailcédrat, acacia, cola… On coupe ainsi du bois d’un de ces arbres pour la faire prendre la forme du mortier. Puis, on couvre avec de peau bien rasée de chèvre, d’antilope, de vache… Le soliste harmonise sa voix avec le rythme du batteur de tam-tam. Il en existe plusieurs formes pour diverses danses : Doundounba, Sangban, Kenkeni… Il en existe de  sons divers de par leurs significations : grave, bref, très aigu, étouffé, quasi-roulement… L’ancien Ministère de la culture du premier régime politique guinéen,  Fodéba Keita, a beaucoup contribué à son essor dans le paysage musical mondial.

Le Djembéfola 

C’est le batteur de tam-tam ou abusivement tamtameur. Ce dernier est spécial, car il doit pouvoir maîtriser parfaitement les différents rythmes et leur contexte. En Afrique traditionnelle, chacun des rythmes était porteur différent selon la nature de l’annonce. Il en existe encore dans les villages guinéens. Un exemple un peu moderne est Mamady Keïta.

Le Djembé d’or 2012

Cette année le Djembé d’or est à 11e édition, « Espace Sory Kandia Kouyaté » du Centre culturel franco-guinéen. Les organisateurs en ont voulu rendre hommage à la grande chanteuse sud-africaine et militante de la lutte anti-apartheid, feue Myriam Makeba. Cette  dernière ayant vécue à un moment donné en Guinée et même y chanté dans une des langues locales (Soussou). Le journaliste guinéen, M. Odilon THEA a dit d’elle : « Elle a choisi comme arme le micro et moyen, la musique pour mener son combat. Elle ne s’est pas trompée de choix car elle a été une grande voix et ambassadrice à travers le monde.» Sa petite fille Zenzi Lee Makeba y était invitée mais pour une autre invitation de but similaire, elle a dû s’absenter. Sous une nuit conakry-esque ou Conakry-ka et sous la coordination de Select communication et l’émission Sono mondiale, le djembé d’or devait connaitre ses maîtres guinéens de l’année 2012. Cinq prix étaient au rendez-vous.

Le premier et le plus grand a été attribué à la jeune voix montante M. Sory Kandia  Kouyaté surnommé « Petit Kandia ». Il a à son actif trois albums : Touba, 2006 ; Talibé, 2008 ; ‘ça fait mal’, 15 juin 2012. Ce jeune est l’homonyme d’un très grand chanteur guinéen du temps du premier régime et dont la salle de réception de l’activité est éponyme. Le deuxième est celui de la meilleure vente, revenant à la voix douce M. Alphadio Dara,  avec son second disque ‘’Super wéli warata’’. Benedi Record a gardé le prix de la meilleure musique urbaine. Celui du meilleur album guinéen de l’étranger est revenu au très grand chanteur ‘Amadou Sodia’ pour « Communiquer Chérie ».  Celui du meilleur vidéo clip est à M. Aubin Théa ‘pour sa musique ’Katouwa’’. Le prix de l’intégration africaine est revenu à la chanteuse  du groupe ‘’Waflash’’ de Thiès, Ma Yansané surnommée ‘’Ma sané’’.

Trois grandes chanteuses ont assuré l’animation en live de la salle : Sia Tolno (lauréate du prix découvertes RFI 2011), Johanna Barry et Ma Sané. Robert Brazza de Canal + et d’Africa N°1 par l’invitation du journaliste guinéen Jeannot Williams, a marqué aussi la soirée.

Par M. KABA Madigbè Bintou


Président Obama, 4 ans encore à la maison blanche !

Source: Compte Twitter du Président Obama

Durant plus de sept mois, les militants et leurs candidats se battaient pour la coupe présidentielle américaine. Cinq (5) candidats étaient en lice pour tenter de succéder au Président sortant, Barack Obama, lui-même candidat pour la deuxième et dernière fois. La bataille a été faite jusqu’à la fermeture de tous les bureaux de vote aux Etats Unis. Aujourd’hui le suspense est terminé et le champion est le Président sortant Barack Obama. Ce dernier est choisi par urne par les Américains qui est conforme au choix global des pays du monde. 

Il est devenu coutumier que les élections se font entre deux partis : Républicain et Démocrates. Mais, réellement il y avait cinq candidats pour cinq partis cette années : Barack Obama du parti démocrate, Mitt Romney de celui républicain,  Gary Johnson du parti libertaire, Virgil Goode du parti de la Constitution et Mme Jill Stein du parti des verts. « 2,6 milliards de dollars, soit un peu moins qu’en 2008 (2,8 milliards), d’après le Center for Responsive Politics (CRP), alors que les candidats au Congrès ont dépensé 3,4 milliards.» (Au fait Maroc).Trois débats officiels entre les deux candidats (Obama et Romney) à la présidence et un entre ceux à la Vice-Présidence (Biden et Ryan). Des publics et discours interposés ont été adressés. De grandes personnalités ont marqué les élections. Le Président Obama a gagné mais en doit beaucoup à l’aide sans faille de la famille Clinton, de sa femme Michelle et de ses nombreux grands soutiens. Si les efforts de Hillary Clinton ne peuvent être ignoré dans le gouvernement et la campagne, son mari et l’ex-Président Bill Clinton s’est beaucoup battu pour son « protégé » Barack Obama.

OBAMA

58 .959.730

 50.2%
ROMNEY

56.599.152

 48.2%              Source : Huffington Post (12h GMT)

Au delà des 303 grands électeurs contre 206 pour son challenger , le Président Obama a eu dans l’univers une voix majoritaire. La Chine, l’Allemagne, la France, l’Afrique, le monde arabe… Même la nature à travers l’Ouragan Sandy en a donné la sienne. La Chine qui ne voulait pas une aventure avec l’inconnu menaçant, de certaines sources. Vous avez pu lire dans un de mes articles, combien elles étaient nombreuses les personnalités ayant soutenu le Président Obama dans ces élections. J’avais même particularisé avec le soutien des 68 scientifiques Prix Nobel. Même quelques républicains ont dû rejoindre le Président Obama.

Mais la question qui se pose : Ces choix seront-ils bons pour les 4 ans à venir ?

Le Président Obama aura peu de temps pour savourer sa victoire. Car si Hercule avait seulement 12 travaux, le Président Obama en a beaucoup que cela. L’économie (à travers le budget et la dette et l’emploi) qui aurait pu lui coûter cette élection, devra être une des priorités pour les prochaines années. Des dossiers sur la santé, l’immigration, le climat, le Moyen Orient et l’Asie attendent impatiemment le 44e Président. Le cas de l’Afrique, de l’Europe et des autres Etats attendent aussi, même s’ils ont été peu évoqués dans les discours de campagnes.

Le Président Obama a gagné et son parti aussi au niveau du Sénat. Le Gouverneur Romney a perdu mais son parti a pu conserver ses sièges à la chambre des représentants. Les autres candidats ont contribué à leur façon les besoins d’une petite partie des besoins des Américains. Le Gouverneur aurait pu réussir là où son père a échoué. À l’instar et même plus que, ses adversaires au primaire républicain, le Gouverneur Romney n’a pas été défait dans ces élections  mais il a su montrer le manque à combler par le Président pour l’intérêt des Etats-Unis d’Amérique. Cela est valable pour son colistier Ryan, sa femme Anne et leurs soutiens. L’initiative déjà du président ce matin de vouloir collaborer avec Mitt Romney, est un bon signe pour les Etats-Unis. Famille Obama, félicitations et restez donc 4 ans à la maison blanche !

Par M. KABA Madigbè Bintou


Le potentiel agricole de l’Afrique

L’heure est chaude. Beaucoup de questions se posent sur la famine, la sous-nutrition et la malnutrition dans le monde. 868 millions de personnes souffriraient de sous-alimentation chronique au courant de la période 2010-2012 dans le monde. Pourtant, notre continent peut nourrir le monde. Un peu rêveur ? Non. L’Afrique, regorge la plus grande surface agricole (60% du monde) et une des plus grandes populations agricoles. Je vais donner la parole à une institution crédible en matière agricole : FIDA.

Fonds international de développement

Selon son Président, le Nigérian Kanayo F. Nwanze, président du agricole (FIDA) a, dans un entretien avec le Gilles Van Kote du Monde, fait état de la vision de son institution sur ce domaine en Afrique. Il propose de soutenir les petits agriculteurs, des actions collectives, et trouver des moyens. Faciliter l’accès des producteurs aux crédits, marchés, services et infrastructures. L’Afrique doit prioriser la commercialisation de la production des petits agriculteurs. Il soutient l’égocentrisme au détriment du développement par l’action vers autrui. Il invite ainsi les pays africains à faire du développement, une priorité nationale. Il affirme ainsi que dans les pays en développement, « les petits cultivateurs produisent 80 % de ce que les gens mangent… Il faut fairede la transformation de l’agriculture paysanne en agriculture commerciale un défi national. » Selon lui, quelques bons exemples: le Ghana, la Tanzanie, le Malawi, le Rwanda ou l’Ethiopie. Son objectif est de « montrer que le petit paysan est un businessman qui veut produire plus pour gagner de l’argent, envoyer ses enfants à l’école, avoir accès aux mêmes services que les citadins. »

Selon lui, tout l’intérêt que portent les investisseurs à l’Afrique serait lié au potentiel enfoui vu par ces derniers. Il faut selon lui encourager, à l’image du district ougandais de Kalangala (devenu le septième du pays par niveau de vie, alors qu’il était 71e sur 76 en 2005), l’agriculture contractuelle. Elle consiste en un partenariat agricole équitable. Les Etats doivent ne plus brader les terres et essayer de voir l’opportunité qui s’offre à eux d’assurer l’avenir des enfants de leurs pays respectifs.

Il faut ajouter la place des femmes dans ce domaine. Elles en constitueraient les 70% de la population. La preuve : les coopératives africaines. Il faut persévérez avec la micro-finance, qui renforcerait les capacités bancaires individuelles des producteurs.

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James Bond: une saga adulée des hommes mystères du cinéma

J’étais en promenade à Rabat et voilà que vois-je ? L’affiche du personnage mystère du livre et du cinéma : Agent ou marque James Bond. Soudain, je me rappelai du grand bibliophile Ian Fleming et de ses quatorze volumes « oo7 ». Quels merveilleux bouquins ! Les bouquineurs en trouveraient du goût à lire. Ian Fleming s’est inspiré de Wilfred Dunderdale, un espion du MI6 pour dresser le portrait du spécial Agent « James Bond ». D’autres affirment que c’est Dusan Popov, un redoutable espion et brillant avocat serbe qui aurait inspiré Fleming. Cette marque n’est pas prête à mourir car les producteurs se donnent continuellement le défi de  la perpétuer en respectant l’identité de la marque.

En ce mois, pour le cinquantenaire du film, 22 épisodes plus un nouveau sorti après l’anniversaire de l’apparition du premier James Bond, sont sur écran. On ne peut oublier la présence du Vodka-martini, des gadgets high-tech, des cascades ou des très jolies filles dans cette saga.

Mais, y a-t-il une seule personne pendant ces 50 ans dans le rôle culte de James Bond?

En effet, il y en a eu six (6) personnes se différant de par leurs nationalités et façons de jouer le rôle. Allons pour un petit tour:

1- Sean Connery est le premier à avoir joué le rôle dans le fameux film « James Bond Contre Dr. No » en 1962. Il est connaissable par son fort charme à côté de la sublime Ursula Andress, première James Bond Girl. Egalement il est reconnaissable par le Smoking et  le pistolet. Un des films qui le fait incarner plus le rôle culte est  « Golding » ou pourquoi pas « bons baisers de Russie ».

2- George Lazenby, Cet agent australien reputé être très secret, en est le deuxième.  Il innova avec l’amour par un mariage de conviction et de personnalité. Il est bien connu à travers le film  « Au service secret de sa Majesté » en 1969.

3- Roger Moore, en est le troisième. Il est  l’agent qui ressemblerait physiquement le plus au personnage 007 de l’oeuvre de Fleming. Il est reconnaissable dans le film L’Espion qui m’aimait (1977) ou dans  vivre et laisser mourir    (1973)

4- Timothy Dalton en est le quatrième et est réputé être le tueur froid. Il s’est facilement mis à l’aise dans le smoking de Bond. Il est reconnaissable dans le film « Permis de tuer » en 1989 ou encore tuer n’est pas jouer en 1987.

5- Pierce Brosnan en est le cinquième. Il est  considéré comme le digne successeur de Sean Connery par son charisme. Il dispose du flegme britannique, de la virilité, de l’arrogance et de la séduction. Il est reconnaissable dans « Demain ne meurt jamais » en 1997.

 6- Daniel Craig, en est l’actuel. Il joue le renouveau et sait jouer l’espion. Il est reconnaissable dans  Casino Royale ou Quantum of Solace. Mais l’on se rappelait aisément de lui dans les récents jeux olympiques de Londres 2012, où il a pu émerveillé le monde par une fiction de haute qualité en faisant une simulation de tour d’Angleterre avec la Reine Elisabeth II. Il a ainsi joué le passage, accordé par Danny Boyle, Happy & Glorious qui sont des paroles de l’hymne national anglais, God Save the Queen. Mais un autre fait le plus récent est la sortie le 26 octobre passé du 23e film « Skyfall », qui est une vraie réussite transgénérationnelle et adulée par des critiques du cinéma, réalisé par Sam Mendès. Suivez et vous ne regretterez pas d’avoir gâché de votre temps. La chanteuse Adèle connue surtout par « Someone like you », accorde à ce film sa note particulière au « The James Bond Theme », composé par Monty Norman et orchestré par John Barry en 1962 pour « 007 contre Dr. No ». Hum! ç’a l’air de tuer hein…

Tajlake Place©hotel.com

Un acteur noir serait pressenti pour jouer dans un futur proche le rôle culte: Idris Elba. Mais avec un CRAIG encore en forme, ça risque de ne pas arriver.  Ok, on s’arrête pour suivre d’abord ces films… Un test que je vous laisse deviner  Regardez cette maison (à gauche), c’est dans lequel des films dans quel pays avec quel acteur? A bientôt donc!

Par  M. KABA Kono7


Dialogue: Bertin Nahum ou l’ascension d’un entrepreneur révolutionnaire au monde !

Bertin Nahum et le robot Rosa. Crédits Photo: Medtech

 

Je vous livre aujourd’hui le dialogue entre deux amis auquel j’ai assisté. Je vais les nommer autrement. Ils m’en ont donné le droit de publier. Pour ne pas vous laisser sur votre faim, allons-y

Mory : 1, 2, 3 et …4 !

Jean : C’est quoi ça?

Mory : Un classement…

Jean : Lequel ?…

Mory : Classement d’H-hommes.

Jean : Hum… tu dis hommes.

Mory : Oui, mais je mets un grand « h » devant.

Jean : Pourquoi ?

Mory : Ah man, c’est à propos des hommes génies dont je te parle.

Jean : Ah dis-donc… parle clairement.

Mory : Ok. Je veux te parler du classement d’entrepreneurs qui vient d’être fait par un magazine scientifique canadien appelé Discovery Series. Dedans un Africain.

Jean : Non, attends… tu veux me parler de Serge Haroche, le Nobel maroco-français.

Mory : Non. C’est d’un tout autre plus récent que le Nobel Haroche. Celui-ci est un entrepreneur révolutionnaire Béninois par origine, Sénégalais par lieu de naissance et Français par nationalité et lieu de travail. Il entre dans le cercle fermé réservé à des hommes aux œuvres bouleversantes ou extraordinaires. Des hommes qui, par leurs modestes œuvres, font révolutionner les manières de faire. Les trois premiers de la liste sont Steve Jobs

Jean : Le maître à conception de l’IPod ? L’Einstein de l’informatique ? Le génie fondateur de la technologie pomme ?

Mory : Oui, de l’Apple. Le deuxième est Mark Zuckerberg

Jean : Le fondateur du grand réseau du livre de visage…

Mory : Hum, man ! Exact,  Facebook… Le troisième est James Cameron

Jean : Attends man, ça doit-être le réalisateur de… de… euh… du très grand film  Titanic de Di Caprio et de Kate Winsley…

Mory : Exactement ! C’est bien ce film qui a fait couler des larmes, qui a inspiré tant d’hommes de théâtre et de couples. Et après ces trois, vient le Gbê-hanzen de la technologie, Bertin Nahum.

Jean : En fait, permets-moi de te demander qui est-il ?

Mory : Il est âgé de 42 ans et ingénieur électronicien et robotique formé à l’Insa à Lyon. Un hasard l’aurait amené dans le monde médical. Il a traité dans son projet de fin d’études en 1994 : « logiciel d’intelligence de diagnostics de lésions crâniennes ». Il est lePatron de Medtech, une PME montpelliéraine d’assistance robotique à la chirurgie. Il devance ainsi dans le classement : le fondateurchinois du moteur de recherches Baidu, Robin Li (7e), ou aussi Paul Hawkins (9e), l’inventeur du Hawk-Eye, une machine à calculer de trajectoire de balles de tennis, cricket et autres sports. Il a travaillé pour des sociétés à Grenoble (INNI), Paris (Computer Motion) et Toulouse (Sinters). Le magazine a pour critère fondamental :  « les œuvres extraordinaires par des entrepreneurs révolutionnaires. »

Jean : Ok, qu’est-ce qu’il a fait pour mériter ce classement ?

Mory : En fait, il a inventé le robot nommé « Rosa ». La dernière génération de ce robot assiste les neurochirurgiens. Elle a fait ses preuves dans 600 procédures d’opérations, dont une des plus récentes sur un bébé de quatre mois. Il a commercialisé 300.000 euros/unité, disponibles dans une quinzaine d’hôpitaux dans le monde. Cleveland (États-Unis), Pékin, Rome, Strasbourg. Son œuvre a fait l’objet d’une douzaine de publications. Mais avant Rosa, il a  développé son premier robot (Brigit), aidant à la pose de prothèses du genou. Il a pu vendre tous les brevets au leader mondial (Zimmer Inc) de cette spécialité un peu après. Aujourd’hui, il emploie 20 personnes et réalise deux millions d’euros de chiffre d’affaires. Soucieux de rendre la tâche facile aux chirurgiens, il a particularisé son invention par le bras et son toucher ou « capacités haptiques » de celle-là.

Jean : C’est vraiment impressionnant, mon gars !

Mory : Ah oui, de la part de cet homme qui s’est étonné de son classement après tout. Par modestie ou par ses respects pour l’importance pour ses pairs.

Le dialogue se termine là. Bref, la réussite de M. Bertin Nahum montre qu’un Africain bien équipé peut entrer dans  un milieu des plus nobles. A bientôt, j’espère!

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Mansa Musa, l’homme le plus riche de tous les temps

J’étais une fois connecté sur le net. Et voilà une nouvelle qui me rappelle d’une histoire vieille. Peut-être parler d’une époque lointaine de l’Afrique serait de la légende ou du mythe pour certains observateurs. Mais quand l’histoire se fait témoigner par des preuves vivantes, elle revient avec plus de clarté dans la mémoire collective.

Je vous raconte ici l’histoire d’un ancien Africain de l’empire du Mali, terre mère de mon pays et d’autres pays de l’Afrique. Je l’ai eu de mes vieux depuis mon enfance, mais qui a refait l’actualité dans ces jours-ci. Son nom est Kankan/Kankou/Kango Musa, connu sous le titre de Mansa (Roi). Il a vécu au XIII-XIVe siècle. Il vient d’être reconnu comme le plus riche de tous les temps. Nouveauté§ Sinon, je savais qu’il était très riche et rarement comparable en Afrique.

En effet, le magazine people américain vient de rendre à César ce qui l’appartient. Et à Mansa Kankou Musa, ce qui le revient de droit. Le magazine celebrity a publié sa liste des 25 plus riches de tous les temps. C’est Mansa Musa, le premier. Il est plus Crésus que Crésus. Par la faiblesse de la mémoire collective de l’homme contemporain, on était tenté toujours par répondre à la question du plus riche au monde par : Bill Gates, Warren Buffett…et…Tous mes respects pour ces hommes, mais s’ils vivaient au temps de cet empereur, ils se feraient employé par ce dernier. La preuve est que, selon le magazine, il détiendrait ainsi près du tiers de la fortune de Bill Gates $136 milliards, le double de celle de celle de feu Kadhafi ($200 milliards) et dépasse de 50 milliards son dauphin, la famille Rothschild ($350 milliards). On a  tenu compte de l’inflation.

Voilà la liste des cinq premiers  sur 25:

  1. Mansa Moussa I (Kankan Moussa) – Net Worth $400 Billion
  2. La famille Rothschild – $350 Billion
  3. John D. Rockefeller – Net Worth $340 Billion
  4. Andrew Carnegie – Net Worth $310 Billion
  5. Nikolai Alexandrovich Romanov – Net Worth $300 Billion

 

Mais qui fut-il ?

Il fut un des bâtisseurs de l’empereur du Mali. Il commença son règne en 1312 et était le chef suprême, le maître des armées et le juge. Mais il était loin d’être tyran. Comme l’a écrit Al Omari à son propos : “Il est dans leurs usages que quand revient auprès du Roi un personnage qu’il a chargé d’un travail ou d’une affaire importante, il l’interroge sur tout ce qui lui est arrivé depuis son départ jusqu’à son retour, et cela en grand détail. Les plaintes et les appels à la justice parviennent jusqu’au souverain, qui les examine lui-même. En général, il n’écrit rien ; mais ses ordres sont, la plupart du temps, donnés de vive voix. Il a des cadis, des secrétaires, des bureaux.”

Son physique ?

Maqrizi écrit à propos de sa description physique : “ C’était un homme jeune de couleur brune, de figure agréable et de belle tournure, instruit en le rite malékite. Il se montrait au milieu de ses compagnons, magnifiquement vêtu et monté. On rapporte que son empire a une étendue de trois années de marche, et qu’il a sous son pouvoir quatorze subordonnés, tant rois que gouverneurs.”

Sa richesse ?

De tous les anciens empereurs africains, il est le plus célèbre dans le monde arabe. Car il était un pieu musulman connu pour son riche pèlerinage. Il eut ainsi préparé cent charges d’or avec 60.000 personnes en compagnie de sa femme Inari Konaté. Il a fait chuter le cours de l’or dans son voyage, où il a distribué de l’or de son Empire (actuellement Guinée, Mali, Sénégal, Burkina Faso…) jusqu’à la Mecque  via Caire. Son empire était très riche : or (Bambouk et Bouré), cuivre (Diarra et Takeda) et fer (haut Sénégal). L’artisanat, l’agriculture et l’élevage étaient développés. Le commerce transsaharien était développé aussi (sel, ivoire, tissu, encens…). Les cauris, l’or, bandes de cotonnades, cuivres, barres de fer servaient de monnaie. Les impôts (droits de douane, taxes sur l’exploitation de l’or…) existaient et permettre de bâtir des mosquées-écoles à Tombouctou, Djenné et Gao ; en plus du palais royal et d’audience à Niani (la capitale). L’Empire était en avance à l’époque sur beaucoup de territoires européens, selon le Marocain Ibn Batouta.

Par votre concitoyen du monde, M. KABA Kono7


Oba-Nobel : Quand Obama préside les Nobel !

 

Hop! On va faire un petit tour chez l’Oncle SAM. Les élections présidentielles aux USA sont bien chaudes, et suscitent de l’intérêt, entre les deux candidats : le Président Barack Obama et le Gouverneur Mitt Romney. Mais il y a quelque chose qui attire le plus mon attention dans ces élections. C’est un tas de soutien, bien justifié, envers le Président sortant par des talents tandis que pour Romney très peu (Chuck Norris…). Voici quelques exemples illustres.

Oba-Nobel en Basketball:

Pan! Août 2012, la légende du basketball Michael Jordan surnommé His Airness, affirmait son soutien pour le Président.  Il a en effet organisé un diner de collecte de fonds à Lincoln center pour lui, en compagnie de certains membres de sa dream-team. Il a organisé ainsi une séance d’autographes à 250 dollars (avec 400 billets vendus) en plus d’une séance d’entraînement de basket à 5000 dollars, qui a trouvé 100 preneurs. Pourquoi tout ça ? Ce soutien n’est pas parce qu’il est de la même couleur de peau que lui, puisqu’il a déjà refusé en 1990 un autre candidat démocrate afro-américain. Ce dernier était pourtant face à un adversaire déclaré des droits civiques. Cet acte est resté célèbre lorsqu’ il affirmait : « les Républicains achètent aussi des chaussures » Le Président affirme qu’il avait déjà soutenu en 2004, lorsqu’il voulait être Sénateur de l’Illinois.

Après ce fut le tour du Président Obama d’aller visiter la dream-team actuelle, récemment championne dans les jeux olympiques de Londres. Kobe Bryant, LeBron James et leurs coéquipiers n’ont pas manqué d’admirer l’initiative du Président. Raison pour laquelle Kobe a dit : « Il prend de bonnes décisions, donc c’est totalement bien. » LeBron de dire: « Ça rend humble de lui voir, devoir la première dame ici, d’avoir ses enfants ici nous regarder jouer. C’est fantastique. » Quant à leur  Coach Mike Krzyzewski : « Il est en train de se socialiser avec nous.» Et vous, si votre Président vous visite dans votre lieu d’activité première, qu’allez-vous faire ?

Oba-Nobel en Musique :

Pin! L’un des couples les plus admirés aux Etats Unis a apporté son soutien au Président Obama : Jay-z et Beyoncé. D’abord Beyoncé en clip déclarant sa foudre à la première dame qu’elle a qualifiée « d’un grand modèle de dame afro-américaine. » Et son mari  Jay-z de dire à propos du Président Obama : « Quand le Président a été investi à la Maison Blanche, ce qu’il représentait pour toute une nation d’enfants était l’espoir. L’espoir de tous ces gens dans le pays qui vont se regarder et voir les possibilités qui s’offrent à eux » Le Président Obama à son tour de répondre : «Pour moi, a affirmé le Président, l’idée de l’Amérique c’est que qui que vous soyez, quelle que soit votre apparence physique, d’où que vous veniez, vous pouvez réussir. Jay-Z l’a fait. Il ne venait pas d’une famille puissante ou privilégiée. Il est arrivé là où il est parce qu’il a travaillé dur, a appris de ses erreurs et a refusé de baisser les bras. » Le couple Jay-z &  Beyoncé ont organisé dans leur club 40/40 une soirée de collecte de fonds en l’honneur du Président. Cela a permis à son équipe de campagne de disposer de 4 millions $US.

Le désormais Snoop Lion (son vrai nom, Calvin Cordozar Broadus Jr)  a aussi rejoint la liste des vedettes dans le carnet Obama. Il s’est distingué en donnant ses dix raisons de choix pour le Président Obama et les dix du non choix du Gouverneur Romney. Il a affirmé après que « 4 ans ne sont pas suffisants pour faire changer les choses. »

Madonna aussi l’a fait. Même si son soutien est resté controversé, lorsqu’elle traita le Président Obama de « musulman noir ». Ce qui pouvait coûter beaucoup au Président.

Bruce Springsteen a,  dans un communiqué, affirmé son soutien : « Nous traversons une période très difficile mais la justice, l’égalité et la vraie liberté ne sont pas toujours une marée galopante. Elles avancent plus souvent à marche lente, centimètre après centimètre, jour après jour ». Et d’ajouter:

« Je pense que le président Obama vit ces jours-ci très intensément et qu’il a la force de nous conduire vers un pays où personne ne vous bouscule, et personne ne vit seul »

Oba-Nobel en cinéma :

Pon! Au tour de la quadragénaire originaire de Texas, Eva Longoria d’apporter son soutien au Président dans la dernière convention démocrate de Charlotte. En vantant les bienfaits de Dream Act (projet ayant attribué la nationalité américaine aux étrangers), elle a pu attirer les latinos en les rappelant le « Si puede = Yes We can ». Son intervention peut se comprendre avec cela : « Mitt Romney veut nous ramener là où on était hier. Barack Obama veut nos emmener plus loin. Et c’est pour cela qu’il faut le réélire »

L’actrice Sarah Silverman a rejoint la danse en appelant les gens à voter pour le Président Obama. Et beaucoup d’Hollywoodiens s’y ajoutent.

Oba-Nobel en Sciences :

Pén-Pén! Cette fois ce sont les meilleurs scientifiques qui accordent du crédit à leur « Co-nobélisé ». En effet, soixante-huit Prix nobel, dont les deux lauréats en chimie de 2012 (Brian Kobilka et Robert Lefkowitz), viennent s’ajouter à travers une lettre ouverte au peuple américain pour soutenir le Président et son programme en montrant le danger du programme de Romney pour la recherche scientifique et l’innovation (avenir de la nation américaine). Et s’ajoute tout un groupe d’accros à l’High-tech à ces groupes.

Tous ces soutiens laissent réfléchir. Aux Américains d’en décider !

Par votre concitoyen du monde, KABA Kono7


Afrique : une force agricole enfouie

Terre africaine – Johanne_Mondecran

 

L’heure est chaude. Beaucoup de questions se posent sur la famine, la sous-nutrition et la malnutrition dans le monde. 868 millions de personnes souffriraient de sous-alimentation chronique au courant de la période 2010-2012 dans le monde. Pourtant, notre continent peut nourrir le monde.  Un peu rêveur ? Non. L’Afrique, regorge la plus grande surface agricole (60% du monde) et une des plus grandes populations agricoles. Je vais donner la parole à une institution crédible en matière agricole : FIDA.

Fonds international de développement

Selon son Président, le Nigérian Kanayo F. Nwanze, président du agricole (FIDA) a, dans un entretien avec le Gilles Van Kote du Monde, fait état de la vision de son institution sur ce domaine en Afrique. Il propose de soutenir les petits agriculteurs, des actions collectives, et  trouver des moyens. Faciliter l’accès des producteurs aux crédits, marchés, services et infrastructures. L’Afrique doit prioriser la commercialisation de la production des petits agriculteurs. Il soutient l’égocentrisme au détriment du développement par l’action vers autrui. Il invite ainsi les pays africains à faire du développement, une priorité nationale. Il affirme ainsi que dans les pays en développement, « les petits cultivateurs produisent 80 % de ce que les gens mangent… Il faut faire de la transformation de l’agriculture paysanne en agriculture commerciale un défi national. » Selon lui, quelques bons exemples: le Ghana, la Tanzanie, le Malawi, le Rwanda ou l’Ethiopie. Son objectif est de « montrer que le petit paysan est un businessman qui veut produire plus pour gagner de l’argent, envoyer ses enfants à l’école, avoir accès aux mêmes services que les citadins. Selon lui, tout l’intérêt que portent les investisseurs à l’Afrique serait lié au potentiel enfoui vu par ces derniers. Il faut selon lui encourager, à l’image du district ougandais de Kalangala (devenu le septième du pays par niveau de vie, alors qu’il était 71e sur 76 en 2005), l’agriculture contractuelle. Elle consiste en un partenariat agricole équitable. Il faut ajouter la place des femmes dans ce domaine. Elles en constitueraient les 70% de la population. La preuve : les coopératives africaines. Il faut persévérer avec la micro-finance, qui renforcerait les capacités bancaires individuelles des producteurs.

Par votre concitoyen du monde, KABA Kono7


Le souffle des morts qui ne sont pas morts !

Thomas Sankara – copyright Miquel Garcia

Souvenir d’enfance qui se reveille! Voilà l’un des extraits de l’homme aux plumes brillants sénégalais, Birago Diop de « Le Souffle des Ancêtres » (du recueil « Leurres et lueurs », 1960, édition Présence Africaine) ». Je demande à son esprit de m’accorder le droit de publier quelques extraits de son œuvre. Je vous propose avant de continuer quelques vers de son poème :

« Le souffle des ancêtres morts

Qui ne sont pas partis,

Qui ne sont pas sous terre,

Qui ne sont pas morts.

Ceux qui sont morts ne sont jamais partis,

Ils sont dans le sein de la femme,

Ils sont dans l’enfant qui vagit,

Et dans le tison qui s’enflamme. »

Ce poème trouve sa place quant au passage sur terre de certains hommes. Ces hommes marquent à jamais le cœur des hommes après leur mort. Ils restent dans la mémoire collective. Hier 15 octobre, un peuple, un continent et une masse d’admirateurs du changement dans le monde, se rappellent non sans larmes d’un grand héros, d’une icône : Thomas Isidore SANKARA. Né le 21 décembre 1949 à Yako du mixage mossi et peul, il hérita une partie d’énergie de son père qui était un ancien combattant à la seconde guerre mondiale. Entré dans l’armée, il réussit une grande carrière grâce en partie à sa formation reçue d’officier à l’Académie Militaire d’Antsirabe à Madagascar. Il  démissionna en 1980, de son poste de Secrétaire d’État à l’Information au sein du Comité militaire de redressement pour le progrès national dirigé par le colonel Saye Zerbo en déclarant la célèbre citation : « Malheur à ceux qui bâillonnent le peuple. »

En mai 1983, il devint Premier ministre du commandant Jean-Baptiste Ouédraogo, le chef du Conseil de salut du peuple. Il réussit un coup d’Etat et prend la tête du conseil national révolutionnaire. Tribun hors commun, il mit en place son programme anti-impérialiste suite à une analyse objective de la situation de son pays. Cet homme a pu en trois ans de gouvernance apporté de résultats concrets. Ayant constaté l’ampleur de la corruption dans son pays, la faible place accordée par sa société aux femmes, il mena la politique du simple et responsable. Il veut rendre digne son peuple et s’oppose à ceux qui sont contre cette voie : « donner un sens aux révoltes grondantes des masses urbaines désœuvrées, frustrées et fatiguées de voir circuler les limousines des élites aliénées qui se succèdent à la tête de l’État et qui ne leur offrent rien d’autre que les fausses solutions pensées et conçues par les cerveaux des autres. Il nous faut donner une âme idéologique aux justes luttes de nos masses populaires mobilisées contre l’impérialisme monstrueux ». Montrant l’exemple en utilisant les choses quotidiennes, il révolutionna tout le pays en faisant des femmes, les véritables acteurs du développement. Il prévoyait des sanctions à l’égard de ceux qui par leurs actes essayaient d’encourager la corruption. Aussi a-t-il pu atteindre l’autosuffisance alimentaire, en ouvrant la voie au développement et non des seuls champs de combat. Pour cela, il fit une importante réforme agraire. Aussi, le nom du pays ne reflétant pas l’idéal qu’il veut pour son pays, il changea son nom à travers deux des langues burkinabé : Burkina en Mooré (Mossi)= Hommes intègres et Faso en Dioula=Pays ; d’où le pays des hommes intègres. Il choisit pour devise : « La patrie ou la mort, nous vaincrons. » Son intégrité était incontestable et il en exigeait autant de son peuple, Il réduisit le salaire des fonctionnaires et le sien afin de faciliter l’accomplissement de son idéal. Il roula dans la voiture de pauvre (Renault 5) et dormit dans le bâtiment de pauvre. Sa simple photo faisait rappeler la sincérité chez ses compatriotes. Il condamna fermement les méfaits des impérialistes et refusa toute attitude complice à leur égard. Cela s’est vu dans ses discours et pratiques. Aussi la santé et l’éducation ont-ils été érigés en de véritables priorités. Ainsi, il interdit l’importation de certains produits alimentaires, organisa des campagnes de scolarisation et de vaccinations (à travers ce projet, il reçut les félicitations de l’Organisation mondiale de la santé). Il condamna fermement la polygamie en luttant également contre l’excision.

Par rapport à la dette de son pays et de celle des autres pays, il encouragea ses pairs à ne pas payer. Par rapport au marché africain, je vous laisse lire son discours de juillet 1987 à l’OUA (actuellement UA) calmement : ‎ »Faisons en sorte que le marché africain soit le marché des Africains: Produire en Afrique, transformer en Afrique et consommer en Afrique. Produisons ce dont nous avons besoin et consommons ce que nous produisons au lieu d’importer. »

Thomas SANKARA a été assassiné par son « frère » d’arme et de jeunesse le 15 octobre 1987, Blaise Compaoré, le succédant. Ce dernier est au pouvoir jusqu’aujourd’hui. Sankara est mort mais devient au fil du temps plus vivant. Des conférences, de débats et de concerts sont organisés en son honneur et son hommage. Des jeunes qui se réclament de lui et l’acclament au tréfonds de leur cœur. Des tentatives répétées de lui rendre justice : sur le site qui lui est dédié : actuellement 10000 Signatures de par le monde pour réclamer « Justice pour Thomas Sankara, Justice pour l’Afrique ». Différemment de beaucoup de putschistes, il fit pour son pays et pour l’Afrique ce qu’ils en avaient besoin. Les morts ne sont pas forcément morts, il y en a qui meurent physiquement mais leurs idées ne meurent jamais.  Il incarne à côté des autres, du panthéon d’une jeunesse cherchant une identité panafricaine, Patrice Emery Lumumba, de Kwame Nkrumah et autres, de l’espoir pour le continent. Leurs œuvres doivent être étudiées afin de permettre d’écrire une histoire digne de l’Afrique.

Par votre concitoyen du monde, M. KABA Kono7