Djembé d’or 2012, l’instrument à l’honneur

Article : Djembé d’or 2012, l’instrument à l’honneur
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13/11/2012

Djembé d’or 2012, l’instrument à l’honneur

Je commence par citer le philosophe allemand Kant, qui affirmait : « la musique est la langue des émotions. » L’argentin Bjorn quant à lui la perçoit comme celle qui nous « permet de prévoir l’imprévisible ». Nous sommes aujourd’hui au cœur de l’Afrique traditionnelle pour exposer un de ses instruments séculaires : le Djembé ou le tam-tam. Cet instrument joue un rôle crucial dans la vie sociale des pays issus du vieil empire mandingue (Guinée, Mali, Côte d’Ivoire, Burkina, Sénégal). Cet instrument millénaire a inspiré des organisateurs guinéens pour récompenser leurs meilleurs talents musicaux.

Le Djembé ?

Par sa forme, il ressemble à un mortier couvert. Sa mesure la plus admise est de 24 à 36 cm. Il est fait à partir de bois de lengue, dougoura, iroko, acajou, cailcédrat, acacia, cola… On coupe ainsi du bois d’un de ces arbres pour la faire prendre la forme du mortier. Puis, on couvre avec de peau bien rasée de chèvre, d’antilope, de vache… Le soliste harmonise sa voix avec le rythme du batteur de tam-tam. Il en existe plusieurs formes pour diverses danses : Doundounba, Sangban, Kenkeni… Il en existe de  sons divers de par leurs significations : grave, bref, très aigu, étouffé, quasi-roulement… L’ancien Ministère de la culture du premier régime politique guinéen,  Fodéba Keita, a beaucoup contribué à son essor dans le paysage musical mondial.

Le Djembéfola 

C’est le batteur de tam-tam ou abusivement tamtameur. Ce dernier est spécial, car il doit pouvoir maîtriser parfaitement les différents rythmes et leur contexte. En Afrique traditionnelle, chacun des rythmes était porteur différent selon la nature de l’annonce. Il en existe encore dans les villages guinéens. Un exemple un peu moderne est Mamady Keïta.

Le Djembé d’or 2012

Cette année le Djembé d’or est à 11e édition, « Espace Sory Kandia Kouyaté » du Centre culturel franco-guinéen. Les organisateurs en ont voulu rendre hommage à la grande chanteuse sud-africaine et militante de la lutte anti-apartheid, feue Myriam Makeba. Cette  dernière ayant vécue à un moment donné en Guinée et même y chanté dans une des langues locales (Soussou). Le journaliste guinéen, M. Odilon THEA a dit d’elle : « Elle a choisi comme arme le micro et moyen, la musique pour mener son combat. Elle ne s’est pas trompée de choix car elle a été une grande voix et ambassadrice à travers le monde.» Sa petite fille Zenzi Lee Makeba y était invitée mais pour une autre invitation de but similaire, elle a dû s’absenter. Sous une nuit conakry-esque ou Conakry-ka et sous la coordination de Select communication et l’émission Sono mondiale, le djembé d’or devait connaitre ses maîtres guinéens de l’année 2012. Cinq prix étaient au rendez-vous.

Le premier et le plus grand a été attribué à la jeune voix montante M. Sory Kandia  Kouyaté surnommé « Petit Kandia ». Il a à son actif trois albums : Touba, 2006 ; Talibé, 2008 ; ‘ça fait mal’, 15 juin 2012. Ce jeune est l’homonyme d’un très grand chanteur guinéen du temps du premier régime et dont la salle de réception de l’activité est éponyme. Le deuxième est celui de la meilleure vente, revenant à la voix douce M. Alphadio Dara,  avec son second disque ‘’Super wéli warata’’. Benedi Record a gardé le prix de la meilleure musique urbaine. Celui du meilleur album guinéen de l’étranger est revenu au très grand chanteur ‘Amadou Sodia’ pour « Communiquer Chérie ».  Celui du meilleur vidéo clip est à M. Aubin Théa ‘pour sa musique ’Katouwa’’. Le prix de l’intégration africaine est revenu à la chanteuse  du groupe ‘’Waflash’’ de Thiès, Ma Yansané surnommée ‘’Ma sané’’.

Trois grandes chanteuses ont assuré l’animation en live de la salle : Sia Tolno (lauréate du prix découvertes RFI 2011), Johanna Barry et Ma Sané. Robert Brazza de Canal + et d’Africa N°1 par l’invitation du journaliste guinéen Jeannot Williams, a marqué aussi la soirée.

Par M. KABA Madigbè Bintou

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