KABA Madigbè

Assemblées annuelles de la BAD à Marrakech

Crédit image: iinanews.com
Crédit image: iinanews.com

L’institution financière panafricaine, la Banque Africaine de Développement, tient ses assemblées annuelles, du 27 au 31 mai 2013 dans la ville ocre marocaine, Marrakech. La Fondation Mo Ibrahim et la Banque africaine de développement. Durant ces jours, près de 3.000 personnalités venant de 78 pays étaient attendues pour traiter «La transformation structurelle de l’Afrique», thème central de ces Assemblées.

Depuis maintenant quatre jours (5è aujourd’hui), d’expertes et hautes personnalités panafricaines sont à Marrakech pour les assemblées annuelles de la BAD, acronyme de Banque Africaine pour le Développement. Ces personnalités sont des chefs d’Etat, des ministres des finances, les gouverneurs des banques centrales et des chefs d’entreprises venant des 78 pays membres de l’institution.

La Banque Africaine de Développement ?

La BAD est l’institution financière de premier plan en Afrique. Son premier partenaire est le Maroc où il avait accordé près d’un milliard $ en 2012. Elle s’est récemment engagée dans la transformation économique des pays africains. Elle investit plus dans les infrastructures (près de ½ de son fonds), pour la gouvernance, dans le privé (près de 20%), au niveau de la jeunesse et des femmes. Elle soutient beaucoup la croissance verte, également. Cette vidéo vous en donne plus d’informations.

L’Afrique attend beaucoup de ces assemblées, car elle en a beaucoup besoin. Comme l’affirmait sa Majesté le Roi Mohammed VI du Maroc :

« L’Afrique a, plus que jamais, besoin d’une institution financièrement solide et crédible, capable d’apporter, en tout temps, son appui aux pays bénéficiaires, en sachant s’adapter à des besoins évolutifs et qui varient d’un pays à l’autre. »

Au cours de ces assemblées, trois études de cas se rapportant à la République de Maurice, le Mozambique et le Libéria ont dû être présentées dans le cadre de la séance, sur la base de données provenant de l’Indice Ibrahim de la gouvernance africaine. Surout, la question de privation de l’Afrique de certains de ses droits, secret de polichinelle dorénavant, ne pouvait être omise de ces assemblées.

Sur le plan de la téléphonie mobile, l’Afrique a fait un bond dans son utilisation par les Africains.

Ces jours ont connu aussi la remise du trophée du meilleur Ministre des finances africain de 2013 à celui marocain, Nizar Baraka. Les efforts de ce dernier sont ainsi reconnus par de nombreuses banques africaines pour le progrès du Maroc.

Le Président de la BAD, Donald Kaberuka a pu faire part concernant la gouveranance de trois (3) facteurs. Ces facteurs selon lui, boosteront le développement du continent. Ils sont les suivants:

« Nous avons besoin de gouvernements qui sont propres, qui peuvent servir et qui sont dignes de confiance. Ces trois facteurs fourniront la durabilité. »

Il a aussi appelé à plus de partenariat entre les secteurs public et privé.

Après maintenant  4 jours de conférences, la place est aujourd’hui aux discours des chefs d’Etat et de gouvernement, à la future stratégie de la BAD et à l’adoption de la nouvelle feuille de route de l’institution pour la prochaine décennie.
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Guinée : La personne et sa dignité humaine, sacrées ?

Photo: Aminata.com
Photo: Aminata.com

De nombreux bons hommes ont eu le bon sens de rappeler à tous les êtres humains qu’ils « naissent libres et égaux en droits ». A l’instar de tous ceux-là, la Constitution guinéenne actuelle a reconnu littéralement la même affirmation. Mais il semble que dans ce pays, comme dans beaucoup d’autres, cette affirmation ait perdu toute son importance, du moins dans les cœurs ou pratiques. Dans la jeune démocratie guinéenne, pour le moment, la personne humaine semble ne plus être sacrée.

Juin 2006, à l’instar d’autres camarades du territoire national, je devais me rendre à mon centre d’examen pour passer le baccalauréat I. De rarissimes véhicules  circulaient, parce que c’était la grève. Et de ce fait, c’était pour le sabotage de ces examens. Mais peut-on refuser de se rendre à l’examen, au risque de le perdre banalement sous ses yeux, que l’on a préparé durant toute l’année ? Je me suis rendu à mon centre d’examen, malgré cette rareté extraordinaire en plein jour ? Arrivé à mon centre, je n’ai vu qu’un nombre infime de surveillants qui ne pouvaient à eux seuls gérer ces examens. Un peu de temps après, ce sont les tirs qui commencent. Mes camarades et moi avions ce jour-là, échappé de justesse aux balles. Heureusement, aucun de nous n’a reçu de balles et on a pu passer l’examen après qu’il ait été reporté.

Janvier et Février 2007, une autre période troublante en Guinée, surtout à Conakry. Cette année-là, je devais passer mon second bac (devenu bac unique la même année). Le vieux Général Président était, de par sa santé, affaibli.  De vagues mouvements de contestation s’étaient soulevés cette année-là contre le pouvoir du Général Président Lansana Conté, surnommé Fori (ou vieux en Soussou). C’est l’année où la société civile guinéenne, s’est fait le plus entendre, dans l’histoire récente de la Guinée. L’état de siège avait été décrété. Chacun devait rester chez lui. Mais comment rester chez soi quand les hommes en uniforme tiraient, à tous endroits? Les survivants de ces deux mois l’ont été, par la grâce de Dieu, le dit-on.

11 septembre 2009, une autre période troublante. Cette fois, les manifs sont menées par l’opposition politique. Le Capitaine Moussa Dadis Camara, avait pris le pouvoir en décembre 2008, à la mort du Général Président qui avait dirigé le pays depuis avril 1984. L’opposition politique s’était soulevé contre le nouveau chef, parce que celui-ci avait changé d’avis en voulant se présenter aux élections. Assez de tueries, de vols  et de viols au stade du 28 septembre dorénavant démystifié depuis ce jour. Pour rappel, le stade du 28 septembre est l’éponyme de la fameuse date du vote du « non » au référendum de la Guinée, à la communauté coloniale française, proposée par la France du Général de Gaulle.

2011 et 2012, plus de deux ans maintenant sans élections législatives depuis l’élection du Président démocratiquement élu Alpha Condé en fin 2010. Pourtant, six mois après cette élection, selon la Constitution, les élections  législatives devaient être organisées. Mais durant tout ce temps, les deux bords politiques n’arrivent pas à s’entendre et jouent tous le sourd. De manifs dans les rues ! Plutôt à l’abattoir amène-t-on les gens. On attise la haine entre les gens et on les donne l’occasion de se régler des comptes. Chacun des politiciens, au lieu de se préoccuper de la maturité de ceux qu’il conduit, préfère les conduire à l’abattoir comme du troupeau. Résultats : des jeunes morts, des blessés, des endroits transformés en lieu d’incivisme caractérisé…

La personne humaine guinéenne est la preuve de satisfaction pour des politiciens. Qu’on tue, blesse ou viole des personnes dans les manifestations, cela fait réjouir certains. Ou qu’on vole, et saccage du patrimoine public ou privé guinéen, cela réjouit d’autres. Mais à ceux qui fautent le trouble, rappelez-vous que vous le faites contre plus de dix millions de Guinéens. Par vos actes, vous faites régresser l’Etat. L’Etat, c’est nous tous. Mais aussi l’Etat, c’est  le pacte qu’on a « conclu » : la Constitution. Selon cette dernière, « ….Nul n’est tenu d’exécuter un ordre manifestement illégal… » (Article 6) mais aussi qu’il reste ancré dans l’esprit de la mouvance présidentielle, de l’opposition et tous les autres, que : « La personne humaine et sa dignité sont sacrées. » (Article 5)

Voilà chers compatriotes, en simple humain, mon petit rappel à vous. Je vous demande de ne rien casser, tuer, détruire en pensant construire. Je ne suis pas la justice pour culpabiliser qui que ce soit. Il y en a. J’espère qu’elle fera son boulot afin d’éviter de la barbarie dans notre pays. Exercez vos devoirs et réclamez vos droits mais comme il se doit d’être fait. Surtout, sachons-le : « aucune vie n’est supérieure à l’autre. »

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Cinquante ans, l’Afrique unie?

Crédit image: Jeune Afrique
Crédit image: Jeune Afrique

Créée pour unir les Etats africains, l’organisation continentale africaine (l’OUA/UA) fête actuellement ses 50 ans.  D’énormes sueurs avaient coulé avant d’arriver à sa création en 1963. Mais aussi un long chemin a été effectué, certes sinueux, avant ces jours-ci où le peuple africain célèbre le cinquantenaire. Aujourd’hui, les Africains et Africanistes sont amenés à s’interroger entre autres : quelle Afrique avons-nous aujourd’hui, après 50 ans de création de cette organisation continentale africaine ?

 Mais avant d’essayer de répondre à cette interrogation, il faut d’emblée savoir que l’UA n’est pas parfaite. L’UE (l’Union Européenne) semble être l’organisation régionale la mieux réussie au monde. Celle-là, le reconnais-je, a fait de réelles avancées. Cela peut s’expliquer par l’euro comme monnaie internationale, du Parlement européen, de la « libre » circulation des biens et personnes dans les différents pays européens… Mais cette union a aussi : des tares, comme l’inaptitude de faire sortir les pays de la situation de crise qu’ils subissent, la germano-dépendance (dépendance de l’Allemagne des pays européens), les quelques imperfections de la monnaie Euro… Quant à celle de notre vieille mais jeune cinquantenaire Afrique?

  • Il est vraiment désolant de voir aujourd’hui le Mali actuel en quête de son unité, la Centrafrique en quête de sa véritable démocratie dans la paix, les grands lacs qui cherchent à s’entendre… Aussi, il est vraiment frustrant de voir le « chaos » sociopolitique dans lequel la Guinée est actuellement plongée.
  • L’élimination des chefs d’Etat par voie non constitutionnelle et les putschs, est également un point sombre que l’UA ne semble pas avoir résolu. L’institution n’a pas été en mesure de les freiner.
  • La protection des pays face au bradage de leurs richesses naturelles africaines. Jusqu’à présent, dans certains pays africains, les richesses se pillent en plein jour.
  • Il y a lieu de signaler aussi leur faible pouvoir à décider sur la gestion des chefs d’Etat membres. Il est regrettable ainsi de voir des Etats encore gouvernés par des dictateurs.
  • La dépendance monétaire est aussi un problème. Le Franc CFA est encore dirigé par la France.
  • La dépendance financière de l’institution. L’institution est encore en grande partie financée par l’Union Européenne et autres bailleurs externes.  Le siège, même a été construit avec le financement par la Chine. Les pays africains devront être en mesure de pouvoir prendre en charge l’institution.

Cependant, il faut oser dire que les pères fondateurs de l’institution n’avaient point tort de la créer. Ces Pères fondateurs, il est important de les rappeler:
L’ex-compatriote des Guinéens, le Ghanéen Dr Kwamé Nkrumah, était le maître porteur de l’idée d’une Afrique réellement unie, solide et digne. Le Négus éthiopien Hailé Sélassié dont la proposition a en grande partie été le fondement de l’organisation de l’Unité Africaine (accord sur la création de l’OUA), et celui chez lequel réside le siège de l’organisation. Le Père de la nation guinéenne, Ahmed Sékou Touré, pour sa participation active dans la libération des pays africains sous domination coloniale et son aide envers l’ANC sud-africain dirigé par Nelson Mandela, après l’obtention de l’indépendance de son pays. Le Malien Modibo Diarra et le Togolais Sylvanus Olympio ont été les rédacteurs de la charte. Le grand diplomate Guinéen Telli DIALLO était celui qui a dirigé pour la première fois, avec honneur l’institution L’Egyptien Gamal Abdel Nasser aussi, est à saluer pour sa détermination. Et tous les autres, créateurs. Ces hommes ont mis sur les rails l’Afrique pour une destination, « salvatrice » pour le continent quoi qu’ils aient laissé des idées qui ne se recoupent pas forcément. Certains voulaient d’une Afrique aux pays entièrement unis et d’autres, aux pays qui se respectent, se consultent et qui laissent certaines ouvertures entre eux. Au-delà de cette divergence, en tant qu’Africains, je suis fier de dire comme Thabo Mbeki « I am an African ». Mais aussi je suis fier de dire comme le Jamaïcain « Notre ADN est africain ». Tous ceux-là, je les en assume fièrement. En voilà quelques raisons :

  • L’institution existe et apporte, aussi minime qu’on puisse voir. Une question, peut-être banale, qu’il faut aussi se poser : que serions-nous si l’institution n’existait pas ?
  • Les pays africains sont aujourd’hui, en totalité, dirigés par des Africains.
  • La lutte contre l’Apartheid, un des objectifs de l’OUA, a abouti en laissant s’installer une jolie Afrique du sud multiraciale. Cela est même si l’OUA y a été peu efficace.
  • J’évoque aussi, une chose récente : l’élection d’une première femme et « un Anglophone » à la tête de l’institution, Dlamini Zuma. Ces deux facteurs montrent le coté d’une intégration, qu’on ne saurait négliger. Il montre le bannissement des  barrières entre pays africains, colonisés auparavant par de colonisateurs différents (France, Angleterre, Portugal, Espagne…). Elle montre aussi une Afrique qui essaie de mettre fin à la discrimination au niveau des sexes.
  • L’existence d’une force armée africaine, la Force africaine en attente, est aussi un bon signe. Il est important que cette dernière soit opérationnelle et non d’attente.
  • Plusieurs pays africains ont économiquement progressé même si, l’inégalité socio-économique est une équation difficile à résoudre pour le moment.
  • Le Nouveau Partenariat pour le Développement Africain (NPDA ou NEPAD), initiative importante, existe.
  • L’Institution s’affirme un peu plus qu’auparavant. La renaissance et le panafricanisme, thème de l’an, peuvent devenir réalité. Mais l’institution doit s’armer davantage. Les relations entre les pays doivent plus s’améliorer. Il faudrait aussi qu’il y ait, comme l’a reconnu Madame Dlamini Zuma,  du passeport africain. Il faudrait aussi assurer la sécurité interne, persévérer pour améliorer la santé et l’éducation. Il faudrait aussi encourager les pays africains à investir plus dans le développement durable.

Un petit mix musical de cinquante pays africains, que je partage avec vous pour arrêter ma petite contribution: https://soundcloud.com/bbc-world-service/newsday-dj-edus-special

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La Musique, l’assassiner ?

Laurier pour le projet musique, Antaya  Wikimedia Commons (via Google)
Laurier pour le projet musique, Antaya Wikimedia Commons (via Google images)

Je ne suis pas musicien mais comme Nathyk ou Rita, un amateur de cet art. Pour certains, écouter, chanter ou investir en musique est synonyme de faire du voyou ou encourager d’autres à être comme tel. Pour contribuer à défaire de telles idées pleines de préjugé, je vais écrire en quelques lignes ce qu’est la musique dans les réalités humaines, nos réalités.

Le coq chante le matin, et nous réveille de notre sommeil. C’est le début de la journée, je l’espère, la bonne. A midi, un seul son de cloche ou le tintement de l’horloge suffit pour que l’élève ou le travailleur prenne sa pause. Ben, prendre la pause à midi dépend certes du type et du lieu de travail. Mais pas mal de personnes en prenne à midi. Et il suffit d’une bonne berceuse pour que le bébé dorme. Et tout cela, peut-on ignorer leur importance dans nos vies quotidiennes.

Peut-être, faisons un peu d’aventure dans le seul langage que vous comprenez : les lettres. Donnons la parole au grand poète et Président sénégalais, feu Léopold Sédar Senghor. L’éminent académicien africain, dont les œuvres ont été en grande partie poétiques. Lui, il a reconnu la place du rythme dans la vie de l’Africain. C’est pour cela dans «L’Esprit de la civilisation ou les lois de la culture négro-africaine», il définissait le rythme comme «le choc vibratoire, la force qui, à travers les sens, nous saisit à la racine de l’être. Il s’exprime par les moyens les plus matériels, les plus sensuels […}. Mais le rythme essentiel est non celui de la parole, mais des instruments à percussion qui accompagnent la voix humaine.» Il faut aller dans les villages ou dans des lieux où la tradition tient figure, la simple observation nous suffirait de faire porter le chapeau au défunt Senghor pour toute la portée de cette citation. Revenons à la musique et à ses acteurs : les musiciens.

Aucune musique n’est née pour dévoyer son acteur. En tout cas, je n’en connais pas. Des personnes la faisant, peuvent mal comprendre. Les musiques traditionnelles africaines. Cela, vous (ceux qui réfusent de reconnaitre toute la place de la musique) ne pouvez contester leur importance. Le reggae, j’en ai déjà traité dans un billet. Prenons le rap par exemple. Le rap est né pour donner de la parole à des personnes défavorisées aux Etats-Unis d’Amérique. Le Rap est un moyen d’expression. Tupac Amaru Shakur, en est une icône. Ses chansons sont de bonnes leçons. Le rap a été pour lui comme pour les autres rappeurs Afro-américains, le moyen d’expression voire le moyen d’exister en tant qu’Américains utiles ou tout simplement, des êtres humains. Le texte des rappeurs, vous pouvez dire que cela n’est composé parfois que de quelques mots banals. Mais, c’est en fonction du goût de leur public. On n’est pas obligé d’écouter toute musique, après tout. Si quelqu’un détruit sa vie en rappant ou en écoutant du rap, il ne doit en vouloir qu’à lui-même et non au rap. Le rap a, selon le groupe marseillais « IAM », un coté thérapeutique. Cela s’avère. Du moment où le rap permet à certains de s’évader de leur prison mentale. Il leur permet de comprendre et de vivre. Il fait revenir certains à une vie normale et tranquille.

La musique est l’une des rares créations humaines à harmoniser avec la nature. Elle ne l’est pas nocive. Au contraire, elle l’enjolive et l’adoucit. Comme avec la nature, elle l’est de même dans la vie humaine. Elle l’agrémente ou la complète. Ce n’est pas pour rien que Barack Obama ou Ban Ki Moon, ont dansé sur Gangnam Style du Sud-Coréen Psy. Ils ne sont pas fous pour le faire. Au contraire, ils sont conscients de l’enjeu de la musique. Ce n’est pas pour rien que le blogueur Serge se fait un effort pour montrer jusqu’où est allée musicalement la talentueuse chanteuse sud-africaine Myriam Makeba. Avec le festival marocain Mawazine, des stars mondiales vont s’y rendre. Ils  vont chanter. Oui en priorité, mais pas que cela. Tout autour, il y a des débats, de la table ronde sur des sujets liés tant à la culture qu’à d’autres.

Soyons contents que l’on parle encore de musique ou qu’on l’écoute. Elle n’est pas mauvaise. C’est la personne qui peut la rendre mauvaise.

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Le légendaire Bob Marley, le Reggae et le Rastafari

Bob Marley, Karla Fetrow via Google images
Bob Marley, Karla Fetrow via Google images

Vas-y : 1, 2 et 3. Say it: “One Love! One Heart! Let’s get together and feel all right.”. Il y a 32 ans, son auteur est parti mais voilà tu la danses comme si elle était d’hier. C’est bien la musique du Roi du Reggae : Robert Nesta MARLEY alias « Bob Marley ».

Cet homme jeune d’air, souriant sur les affiches, portant des cheveux en dreadlocks… Depuis le 11 mai 1981, date de sa mort, ses fans du monde entier lui célèbrent. Il est l’icône de la musique Reggae et du mouvement rastafari.

Le Reggae est une musique tirant son origine de la traite négrière. Les Négriers imposaient aux esclaves des danses obligées, une fois sortis des sombres caves pour ne pas étouffer. Ces derniers faisaient des sauts saccadés, ayant inspiré des afro-américains pour créer ce genre musical : le reggae.

Le Rastafari est un mouvement religieux afro-américain prônant le retour des Afro-américains à leur origine : l’Afrique. Il tire son nom de « Ras Tafari Mekonnen », nom réel porté par l’ex-empereur éthiopien Hailé Sélassié Ier (1892-1975). Vu comme un Messie Noir ou Jah (Jéhovah ou Dieu), ce dernier a été popularisé en Amérique par le leader afro-américain Marcus Garvey. Marcus encourageait les hommes de couleur, à un retour en Afrique. Lors de l’intronisation du Négus Hailé Sélassié, il tournait le regard de ses contemporains afro-américains vers cet événement en disant ceci : « Regardez en Afrique où un Roi Noir est en train d’être couronné. » Se référant au vœu de naziréat, les Rastafaris sont censés ne pas boire de l’alcool, ni se couper les cheveux ou la barbe, ni manger de la chair. Bob Marley en était un et en demeure l’icône aujourd’hui.

Tu te demandes pourquoi ? Ben allons-y… Je t’en donne quelques éléments :

  • Il a rendu célèbre le genre musical par le sens et le rythme de sa musique
  • En 1972, il appela ses concitoyens à sortir massivement pour accomplir leur devoir civique à l’occasion des élections parlementaires.
  • En 1978, par son concert de paix et d’unification dénommé ‘’peace concert », il ramena la paix en Jamaïque alors en proie à une guerre civile.
  • Il révolutionna le monde par la force de sa musique. Comme le résume le journal marocain aufait.ma : Pendant toute sa carrière, il avait utilisé « l’énergie de sa musique et la force de ses textes pour transmettre “un message de paix, d’amour et de tolérance”. ».

Ben, sois pas si malin… devine le reste… Je te mets ici une de ses chansons « No woman no cry » ou son passionnant « Africa Unite ».

Mais il faut ajouter que le Rasta est sorti du religieux strict depuis Bob et devient mode de vie. Ils sont nombreux à chanter le Reggae tant en Jamaïque qu’en Afrique. Je vous fais une petite liste en ordre dispersé de mes favoris en Reggae :

  1. Un petit tour musical avec le Jamaïcain Michael Rose, son Warrior  est très fort.
  2. Le Guinéen Takana Zion était élu le 27 février 2012, lors de la 8ème édition des « Victoires du Reggae », compétition organisée par le site Reggae.fr  le meilleur reggaeman africain de l’année 2012. Talentueux artiste, il parle même d’un Gouvernement Rasta. Ecoutez ici son  « Glory » en featuring avec Capleton.
  3. Tiken Jah Fakoli est un reggaeman ivoirien. Assez critique envers des dirigeants africains mais constructeur aussi, je vous fais écouter son « Quitte le pouvoir » :
  4. Lui, c’est mon gars sénégalais Didier Awadi. Faisant un bon mixage avec les discours de Barack Obama et de Martin Luther King Jr. Adulez son : « Dans mon rêve »
  5. Eli Kamano, le Guinéen. Apprécié par les Guinéens, je vous fais écouter son « Où va l’Afrique » .
  6. Lucky Dube, le chanceux zèbre (traduction de son nom  de l’Anglais, et du Zoulou) sud-africain. Ecoute son   « Respect »
  7. Ahmed Soultan, il est marocain et il chante bien. Dernièrement, il représentait l’Afrique dans le MTV Music Award. Ecoutez son Jokko
  8. Alpha Blondy, l’autre reggaeman ivoirien. Ecoutez ici son « Coco de RASTA » ou encore son Journalistes en danger.
  9. Le Burkinabé Fadal Dey, une grande voix aussi du Reggae. Je vous mets ici son « Barakissa ».
  10. L’autre Jamaicain Damian Marley, également fort. Je vous fais écouter son « Road to Zion ».

Fan du reggae, ça peut te plaire aussi ce beau film intitulé « One love » inspiré de la vie de Bob Marley. Pour arrêter la liste, je vous propose ce Guinéen, Mak Soul, qui a aussi fait mon enfance à Kankan (ville au Nord-Est de la Guinée). Je vous fais écouter son « Politicien », dénonçant des mauvais dirigeants africains.

Aujourd’hui, une étude affirme qu’environ 10% des Jamaïcains se disent rastafariens, et il y aurait plus d’un million d’adeptes dans le monde. Mais il ne suffit pas d’avoir des cheveux en nattes ou dreadlocks pour être Rasta, c’est plutôt toute une réalité. Ne te saoules pas, ne te fais pas droguer. Si t’as un tee-shirt de Bob Marley, arbores-le fièrement et tout simplement.

Je ne suis pas rasta. Je ne la pratique pas.

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#Europa Champions League: En demi-finale, le football a gagné !

Commentataires de la LdC après le match Barça-Bayern: « Crédit Photo : Madigbè Bintou KABA »
Commentateurs de la LdC après le match Barça-Bayern (Crédit Photo : Madigbè Bintou KABA)

Catalan ou Madrilène ? Vivre sa passion du football au Maroc, c’est aussi devoir choisir son camp: FC Barcelone ou Real Madrid. Avant les demi-finales de la 58e édition de la Ligue des Champions, les supporters des deux camps envisageaient une finale 100% espagnole. Mais les pronostiqueurs ont été pris de cours : ce sont les allemands du Borussia Dortmund et du Bayern Munich qui sont repartis avec leurs tickets pour la finale à Wembley à Londres, le 25 mai prochain.

Mardi 23 avril : Bayern Munich VS FC Barcelone (4-0)

Avant le match, j’étais à l’école. A la sortie, taquineries entre collègues. Je crois à une victoire facile du Barça. L’équipe catalane a l’habitude de frapper les clubs allemands en Ligue des champions. Pourtant, mon professeur me prévient que les bavarois du Bayern vont s’imposer, en évoquant les difficultés de l’équipe catalane actuellement à l’extérieur.

Supporter, je pars suivre le match dans un café, qui bouillonnait de monde. A un moment du match, seuls les supporters anti-catalans criaient parce que le grand Barça se faisait battre. Score final : 4-0 pour le Bayern. Curieusement après le coup de sifflet final, silence chez tous, même les supporters anti-catalans. Personne ne pouvait imaginer une telle suprématie sur le Barça actuellement.

Mercredi 24 avril : Borussia Dortmund-Real Madrid (4-1)

Au tour du Real Madrid de passer chez le coiffeur, en paraphrasant un dicton. Je suis toujours dans le même café. Dortmund étrille le grand Real Madrid (4-1). Les Madrilènes pour taquiner les Catalans se défendent comme ils peuvent : « Au moins avec trois buts à 0 pour nous au retour, on passe. Par contre, il vous faut gagner 4-0 pour jouer la prolongation».

Ok, passons aux matchs retour. Mais avant cela, j’avais envie de vous faire partager un statut qui a fait le tour de Facebook après le match et qui mettait en scène les deux stars des équipes espagnoles, le barcelonais Lionel Messi et le madrilène Cristiano Ronaldo :

Ronaldo : On se voit en finale ?

Messi : On la regarde chez toi ou chez moi ?

Mardi 30 avril : Real Madrid-Borussia Dortmund (2-0)

Cette fois, je décide de regarder le match chez moi, tout en étant multitâche : suivre la rencontre et lire le journal en même temps. Pour espérer atteindre la finale, Madrid doit rattraper son retard du match aller.

En 25 mn, le #Real Madrid peut-il marquer 3 buts sans rien encaisser?

— Madigbè Kaba (@KonoKaba) 30 avril 2013

Le coach madrilène José Mourinho avait dit dans une interview d’avant le match que si son équipe ne se qualifiait pas, ce serait son échec personnel. Benzema marque le premier but du match à la 83e minute. Le moteur des Madrilènes est allumé ! « Vayamos Real ! » (Allons-y, le Real).

Cinq minutes après, deuxième but, signé Ramos. Un petit but sépare alors le Real de la finale. Quelques minutes après, coup de sifflet final. Résultat : le Real Madrid gagne mais n’est pas qualifié en finale. Sur les réseaux sociaux et les sites web que j’ai pu consulter, tous saluent une bonne prestation, même tardive, du Real Madrid.

Mercredi 1er mai : FC Barcelone-Bayern Munich (0-3)

Fête du travail, mais également fête du Barça ? Sur Twitter, Pierrick de Morel rappelle à Faty, visiblement amnésique, que je suis un grand supporter du FC Barcelone.

Avant le match, je pars à la recherche des Catalans pour suivre le match, peu importe son issue. Mais suivre un match du Barça en voyant Messi en forme sur le banc, cela laisse des doutes sur le résultat final. Première constatation et premier tweet que je fais pour ce match. Ok n’est Messi pas sur le terrain, suivons le quand même.

Le FC Barcelone peut-il marquer 4-0 pour jouer la prolongation ou gagner 5-0 pour aller directement en finale ?

A la fin de la première mi-temps, aucune équipe n’a pris l’avantage . La seconde période se joue sur un rythme différent. Messi est toujours absent, et deux autres joueurs sortent du jeu sans blessure ni carton : Xavi et Iniesta. Raison supplémentaire de penser que le Barça de Tito Villanova délaisse le match.

Puis premier but, signé Robben. Deuxième, le défenseur barcelonais Piqué, pas si nul dans ce match, marque contre son camp. Cet acte pareil, je l’ai vu ce week-end dans le derby entre les deux clubs ténors marocains : Raja (RAC) et Widad (WAC), tous de Casablanca. Ce match s’était soldé sur un nul. Et un troisième but de Muller. Le match prend fin avec un billet pour la finale du Bayern Munich dominant en deux matchs le Barça avec un score fleuve de 7-0.

Place aux leçons !

Pour Tito, le match était plié et faire jouer Messi était risqué. Il a reconnu la supériorité de l’adversaire. Pour Jupp Heynckes, coach bavarois : « Barcelone sans Messi, ça fait une sacrée différence, il faut aussi tenir compte de cela »

Pour Seydou Doumbouya, supporter catalan au Maroc :

« Qu’on perde ou qu’on gagne, je suis obligé de faire une petite sortie médiatique car je suis fair-play et bon perdant : félicitations au Bayern Munich pour sa qualification amplement méritée. Mais je vous assure que cette mauvaise fin de saison pour le Barça doit être une opportunité pour lui de se relever car de grands changements s’imposent au sein de cette équipe. Je supporterai le Borussia Dortmund en finale. »

Comme à l’aller, l’anti-catalan camerounais René Jackson Nkowa ne manqua pas de penser à moi. Toutefois, il taquine :

Ronaldo à Messi:  « Bien fait pour ta gueule »
Messi à Ronaldo:  « Ouais, mais tu y es passé avant moi. Et en plus, tu jouais! » »

Pour Mohamed Sneiba, Mondoblogueur mauritanien :

« Mes compatriotes ont de l’humour. Traduction:

– Piqué: Eh arbitre, qu’est-ce que j’ai fait?

– L’arbitre: Rien, je veux que tu sois libre pour Shakira. »

Le Barça défait, doit renaître. Le Real Madrid sans Liga et sans Ligue des champions cette saison, ne va sûrement croiser ses bras prochainement. Place à la première finale 100% allemande de l’histoire, ce 25 mai, mettant aux prises le Bayern Munich (4 derniers matchs : 4 victoires, 11 buts marqués et 0 but encaissé) et le Borussia Dortmund (difficilement qualifié en finale).

Une pensée spéciale aux « taquineurs » Salma Amadore, le Roi Kongosseur Florian N’Gimbis, Serge Katembera et Ameth DIA.

Pour moi, le football a gagné. J’ai choisis de rester Catalan tout en supportant le Bayern Munich en finale. Et toi ?

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Lettre d’un Guinéen aux dirigeants de la Guinée

Classe politique guinéeenne, Guinéenews (Google)
Classe politique guinéenne, Guinéenews (Google)

Messieurs et Mesdames les Dirigeants de la Guinée, bonjour. J’espère que vous allez bien. Cela est important pour notre pays. Votre santé, nous en sommes soucieux. Faut-il aussi que vous en soyez pour votre peuple, dont vous en êtes les conducteurs temporaires. Temporaires ? Oui, soyez conscients que vous n’êtes pas là pour l’éternité. Pas de clash, ni de louange mais de constatation.

Madame la Présidente du Conseil National de Transition, je ne vous comprends plus. En 2007, vous sembliez pourtant défendre l’intérêt de ce pays. Peut-être que votre collègue Dr Ibrahima Fofana, décédé en avril 2010, était le vrai intègre ? Madame, votre courage a disparu. Pourtant, l’institution que vous dirigez maintenant est très importante. J’aurais pu vous comprendre si tout se passait bien au pays actuellement. Mais, votre silence sur des choses au pays, me laisse douteux. Exemple: depuis un an, la société minière Friguia fermée, Fria (ville abritant Friguia) ruinée et vous silencieuse. Grave !

Monsieur le Président de la République (PRG), vous avez comme maître Wade chez qui j’étais récemment (Sénégal), un atout : opposant historique. Vous avez un grand titre : Professeur. Que devrait mériter la Guinée de mieux ? Gérer la Guinée n’est pas comme boire de l’eau, j’en suis conscient. Etatiser demande assez de sueur. Mais devriez-vous le savoir avant 2010. En janvier 2013, vous promettiez de nettoyer la bastille guinéenne. Quand même, félicitations pour le limogeage de l’ex-DG de l’EDG et les quelques bons résultats macroéconomiques obtenus quoique les résultats aient pu être mieux. Mais trois mois après votre discours, 55% des Guinéens vivent encore sous le seuil de pauvreté. L’électricité, l’eau et les denrées alimentaires sont encore difficilement accessibles. Le Guinéen lambda est intéressé par ceci plus que par la macroéconomie qu’il ignore même. Sans électricité en ce XXIe siècle, c’est déjà l’obscurité de la pensée. Et dans cette obscurité, sa sécurité n’est pas assurée.
N’oubliez pas avoir dit ceci : « Je jure devant le Peuple de Guinée et sur mon honneur de respecter et de faire respecter scrupuleusement les dispositions de la Constitution, des lois et des décisions de justice, de défendre les Institutions constitutionnelles, l’intégrité du territoire et l’indépendance nationale. En cas de parjure que je subisse les rigueurs de la loi.», article 35 de la Constitution guinéenne. Vous devez être au-dessus des partis. Jusqu’en 2015, vous devez défendre les intérêts des Guinéens et non du RPG (Parti du Rassemblement du Peuple de Guinée). Balayez donc tous les obstacles même s’ils sont du RPG. Des Guinéens peuvent, connaissez-les.  Le temps du remerciement est achevé. L’administration est jusqu’à présent dans sa forme coloniale : trop centralisée. Le climat des affaires laisse encore à désirer. Electrifier les foyers guinéens pour booster la vie des Guinéens sur divers plans (agriculture, éducation, santé…), ne doit plus être à faire tarder. Fria est socio-économiquement au cahot depuis l’an passé. Qu’attendez-vous Monsieur le Président ? La santé nécessite encore assez d’efforts. M. le Président, l’Etat de droit n’existe pas encore quand des personnes publiques violent la constitution et que vous ne disiez mot.

Messieurs les opposants politiques, vous dites aimer le peuple et le représenter par vos partis. Soit ! Mais comment? En représentants, vous devez porter l’habit du peuple. Vous dites marcher pour que le pouvoir change d’opérateur, vous écoute, fasse participer les Guinéens de l’extérieur aux élections et mette en œuvre les conditions d’élections libres et transparentes. Soit ! Notre constitution en garantie. Mais selon cette même constitution, vous devez éduquer vos militants au civisme et non semer le désordre. Waymark, si l’on en croit une enquête de Guinéenews, doit partir mais aussi pour l’absence d’appel d’offres dans son recrutement. Vous voulez que nous, Guinéens à l’étranger, votions ? Parfait ! Mais, demandez-vous une seule fois comment vivons-nous à l’étranger ? Un seul exemple vais-je citer : les étudiants. Chaque année, de braves élèves quittent le pays, sous vos yeux, pour poursuivre leurs études supérieures à l’étranger. Vous ne pensez point au calvaire qu’ils vivent. Ils souffrent énormément des maigres 50 $ mensuels qu’ils ne reçoivent que difficilement par an. Vous interrogez-vous ce que vaut ce montant dans leur vie? Ne sont-ils pas Guinéens ? Voulez-vous que je vote pour vous, alors ? Du bulletin nul pour vous et pour le pouvoir qui perpétue ce qu’ont occasionné ses prédécesseurs. Car, il me semble que vous voulez seulement le pouvoir. Messieurs les opposants, il y a aussi l’électricité. Vous accusez le pouvoir d’être incompétent pour assurer l’électricité ? Cela s’avère et vous appartient de défendre. Mais vous, que faites-vous ? Aussi, que proposez-vous concrètement pour sortir les 55% de Guinéens du seuil de pauvreté ?

Messieurs et Mesdames, revoyez les idées de vos partis car la Guinée a besoin de vrais politiques. Paralyser l’économie guinéenne pour arriver au pouvoir n’est pas une bonne solution. Je ne désespère pas Messieurs. L’Etat vivra après votre passage. Mais que retiendra-t-on de vous ? Pensez-y !

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La Psychiatrie : entre préjugés et réalités

Dr Nathalie Mbenda Kangami - Psychiatrie, CHNU Fann ©Dr Kangami
Dr Nathalie Mbenda Kangami – Psychiatrie, CHNU Fann –  NathyK ©

La psychiatrie ne s’occupe pas que des fous. On la mésestime ou la dévalorise. Mais au fond, qu’est-elle en réalité ? Pour la comprendre, j’ai interviewé une spécialiste, DR Nathalie MBENDA KANGAMI.

Bonjour Docteur, voulez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Nathalie MBENDA KANGAMI. Je suis médecin, actuellement en spécialisation en Psychiatrie, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Je suis aussi blogueuse à Mondoblog de RFI. Mon blog est intitulé Unité dans la Diversité.

Pourquoi le choix de ce domaine d’étude ?

S’il fallait revenir en long et en large sur mon choix de spécialité, je conseillerai à tout lecteur de se rendre à la rubrique de mon blog qui y est consacré.

Si je choisis quelques éléments adjuvants de réponse, je dirais que c’est une spécialité médicale comme toutes les autres. Mais sa particularité réside dans le fait qu’elle prend en considération une autre dimension de l’homme : son mental, sa psyché, ses pensées, ses émotions, son comportement, ses relations avec son milieu extérieur, sa fonctionnalité en tant qu’individu…

C’est cette vision inclusive de l’être humain qui m’a attiré. J’ai toujours aimé tout ce qui touche au domaine de la pensée et très tôt, j’ai reconnu que c’était difficile d’aider efficacement un malade si on occulte la dimension psychologique.

Je veux dire que, c’est bien de prescrire une chimiothérapie à un malade atteint de cancer, ou de procéder à une amputation de membre inférieur chez un diabétique atteint de complications mais ça ne s’arrête pas là. Il faudrait savoir comment annoncer à ce patient lambda sa maladie, son pronostic et il faudrait surtout l’aider à accepter sa maladie, son traitement et l’accompagner, lui et sa famille, durant la maladie.

Or dans la médecine somatique, j’ai trouvé que cette dimension était trop souvent négligée par nos praticiens. J’ai voulu me consacrer à apaiser l’angoisse et la souffrance du patient.

Un autre point important est le fait que les maladies mentales per se sont très fréquentes, dans tous les continents. Elles ont d’ailleurs une grande part d’hérédité comme facteur de risque, ce qui accroit encore leur fréquence. Les facteurs sociaux et environnementaux ne sont pas en reste. Beaucoup d’affections organiques ont aussi des complications mentales et vice-versa.

La demande est donc très forte partout mais paradoxalement il y a encore très peu de psychiatres, de psychologues et de psychomotriciens dans le monde, surtout en Afrique. Il fallait donc renforcer ce corps.

Est-ce un domaine empruntable pour un Africain ?

Quel domaine n’est pas empruntable pour un Africain en ce 21è siècle ? Il s’agit de la science, rien d’autre que de la science. C’est de la médecine et comme je l’ai mentionné précédemment, les maladies mentales sont fréquentes dans tout le globe.

En Afrique particulièrement, elles sont méprises pour des maladies mystiques ou autres malédictions, elles sont stigmatisées et rejetées par la société. Des malades souffrent, des familles souffrent le temps d’une vie sans jamais savoir de quoi il est question exactement.

La plupart perdent des millions, à consulter des charlatans ou des exorcistes, pour des maladies contrôlables avec quelques gouttes d’Halopéridol à moindre coût.

Alors je vous pose les questions : en Afrique, est-il préférable de voir un « fou » manger dans les poubelles ou de savoir qu’il reçoit un traitement adéquat par des spécialistes ? Ne serait-on pas content de voir ce même « fou » redevenir propre et s’engager dans une vie sociale acceptable ? Les patients souffrant de dépression majeure devraient-elles être contraintes d’aller jusqu’en Occident pour se soigner ?

A vous donc, de me dire si c’est un domaine empruntable pour les Africains !

Quels intérêts pour une femme africaine ?

Plusieurs, comme énoncés plus haut : il y a la fréquence des maladies mentales, la rareté des praticiens, la méconnaissance du domaine, le handicap fonctionnel du patient, la souffrance de la famille…. C’est une branche en plein développement et qui a beaucoup d’avenir.

Les dossiers qui me tiennent particulièrement à cœur sont : la toxicomanie (abus, dépendance aux drogues), les psychotraumatismes (impact des conflits, de la violence, du viol…), la pédopsychiatrie c.à.d. chez les enfants (autisme, énurésie, etc.)

Maintenant, que je sois une femme ou pas, ça n’a pas d’importance. Ce qui compte c’est ma volonté et ma capacité d’aider.

Quels moyens disposez-vous dans ce métier ?

Rendez-vous avec un médecin psychiatre. © MAX PPP (Google)
Rendez-vous avec un médecin psychiatre. © MAX PPP (Google)

Nous utilisons les moyens chimiques c’est-à-dire les médicaments. Nous avons recours à la psychothérapie (la thérapie par la parole). Cela peut être une psychothérapie de soutien, que nous pouvons nous même dispenser au patient et à sa famille mais en cas de psychothérapie spécialisée, type psychothérapie cognitivo-comportementale ou psychanalyse, nous pouvons faire appel aux psychologues. Il y a aussi la sociothérapie, l’art-thérapie, l’ergothérapie qui aident à la réhabilitation et à la réinsertion du malade dans la société.

Nous utilisons dans des cas graves l’électroconvulsivothérapie. En effet, nous induisons une crise épileptique généralisée à un patient sous anesthésie générale, pour rétablir un certain équilibre dans le fonctionnement de ses neurones. C’est une méthode qui est rarement pratiquée en Afrique francophone à cause du plateau technique insuffisant mais qui donne de très bons résultats.

Nous utilisons rarement la contention physique, sauf quand le sujet est particulièrement dangereux et que la contention chimique, donnée en urgence, pour le sédater n’est pas encore efficace.

Nous ne pouvons ne pas citer les mesures holistiques (relaxation, naturopathie, etc.) qui sont adjuvants au traitement principal. Nous laissons aussi la liberté aux patients qui ont une croyance ancestrale d’avoir recours aux traitements traditionnels. Nous n’avons pas le droit de les déposséder de leur croyance. Nous nous assurons juste qu’ils suivent bien le notre.

En Afrique, l’avantage que nous avons c’est l’intégration naturelle du sujet dans une communauté qu’elle soit familiale ou religieuse. Le soutien omniprésent de la famille aide beaucoup au rétablissement.

À quels genres de personnes vous intéressez-vous ?

La psychiatrie vise tout être humain comme la médecine en général.

Vous avez parcouru plusieurs pays africains, à quoi est-ce lié ? Amour pour la Psychiatrie ?

Je n’ai été que dans quelques endroits. J’aime découvrir, m’ouvrir vers d’autres horizons. Je suis une amoureuse du monde et de sa diversité. Tous mes voyages jusqu’ici, ont toujours été plus par nécessité que par plaisir. Mais au rythme où le monde progresse, on voyage déjà virtuellement c’est-à-dire à travers les blogs, les multimédias, les webcams etc.

Par amour de la psychiatrie, j’ai accepté de venir au Sénégal et de sacrifier une part de ma vie personnelle mais c’est un sacrifice que tout médecin fait chaque jour pour le bénéfice du plus grand nombre.

Merci Docteur KANGAMI!

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Gorée: Maison d’éducation Mariama Ba

 

Depuis que j’ai lu au lycée « Une si longue lettre », je n’ai cessé d’avoir de l’admiration pour cette écrivaine sénégalaise, Mariama Bâ. Par cette œuvre, elle marqua toute une génération de féministes africaines, à l’image de Simone de Beauvoir en Europe. Ce n’est donc pas pour rien que son pays l’a rendu hommage en donnant son nom à la meilleure institution sénégalaise de formation en secondaire : La Maison d’éducation Mariama Ba.

Le 06 avril 2013 au Sénégal – la première journée de la session de formation 2013 des Mondoblogueurs. Après la grande retrouvaille entre Mondoblogueurs à l’auberge de l’Espace Thialy et la distribution du képi rouge de RFI par l’équipe de l’Atelier des Médias, on devait se rendre à Gorée pour une visite instructrice de cette célèbre île. Pour s’y rendre, il y a une chaloupe où est inscrit l’écriteau « Coumba Castel ». On prit la chaloupe. Quelques pas après la descente, on se trouva devant cette école : Maison d’éducation Mariama Ba. Quelle agréable surprise ! De la joie manifestai-je lorsque je me vis en face de l’écrit : Mariama Bâ. Autrement, voir ce nom m’a tiqué. Enfin ! Me voilà en un bon endroit sur une île où je devais beaucoup apprendre, me disais-je en moi. Sauf que c’était un Dimanche. Donc, l’école était fermée.

Notre Guide de l’île se mit à parler de l’Institution : ses objectifs, ses particularités… Il nous parla des formées de cette maison d’éducation. Ah déjà, vous voyez donc que « formées » est au féminin. Cela en est ainsi ! Ce sont des filles uniquement qui y sont formées. Elles sont appelées : les Gazelles. Cet agréable mot « Gazelles », a retenu notre attention. Ces gazelles durant leur temps d’études là-bas, nous a dit notre Guide, ne fréquentent pas de gars. Au sein de la cour, il y a l’internat exclusivement féminin. Elles y vivent et se concentrent sur leurs études.

Maison d’éducation Mariam Bâ ?

Elle avait été initiée en 1977, mais n’avait ses portes ouvertes qu’en janvier 1978 au Cap Manuel à Dakar, par le Père de nation sénégalaise Léopold Sédar Senghor. Elle était dénommée alors Maison de l’Ordre National du Lion. Son effectif d’alors était : 75 élèves. Conçu pour recevoir les jeunes filles de parents décorés de l’Ordre National du Lion. C’est en 1984, qu’elle a été transférée à sa place actuelle : Gorée. Mais actuellement, c’est une école de 200 places pour les filles du secondaire. Plus de 50% de ces filles ne seraient pas de Dakar. Chaque année, elle accueille les vingt-cinq meilleures élèves du concours d’entrée au collège du Sénégal. Elles sont formées ainsi jusqu’au baccalauréat. Elles se distingueraient toujours au baccalauréat national avec 100%. A son sein, il y a des cours mais aussi du divertissement. Elles y reçoivent aussi de la bonne éducation en culture sénégalaise et sortent de la maison d’éducation en femmes averties. Ce pôle d’excellence a une amicale, regroupant ses anciennes étudiantes.

Pionnière en formation de l’élite féminine africaine

Gorée s’érige, à travers cette institution, en véritable modèle pour les autres villes africaines en matière d’éducation des jeunes filles. Les féministes devraient promouvoir de telles initiatives sur le continent. Il y a eu certes des centres NAFA par exemple, en Guinée. La différence est que ces centres sont surtout pour les filles souvent très âgées. Quant à la Maison d’éducation, elle forme des jeunes gazelles. Il est important que les Sénégalais répondent aux appels de rénovation, lancés par les dirigeants de la Maison d’éducation. Nos autres pays doivent trouver en cette maison d’éducation Mariam Bâ, un modèle et un moyen efficace pour résoudre un problème important en Afrique : l’éducation des jeunes filles.

Pour les féministes de la zone hors Afrique, ceux-ci peuvent vous intéresser :

Allemagne: Gymnasium Max-Josef-Stift à Munich et Landeschule de Pforta  www.landesschule-pforta.de.

Angleterre: Uppingham School www.uppingham.co.uk

Etats-Unis: St Cecilia Academy www.stcecilia.edu et University School Nashville www.usn.org

Portugal: Institut d’Odivelas www.institutodivelas.com/

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Après Gangnam Style, Psy revient avec Gentleman !

The South Korean pop star on Saturday performed for the first time the new hip-swinging dance aimed at replicating the global success of ‘Gangnam Style’. Photo: Handout via Reuters
The South Korean pop star on Saturday performed for the first time the new hip-swinging dance aimed at replicating the global success of ‘Gangnam Style’. Photo: Handout via Reuters

Le chanteur du K-pop coréen, Psy, n’est plus à présenter. Sa chanson « Gangnam style », publiée en juillet 2012, est le record sur la chaîne Youtube (+1,5 milliard de vues). Cela a été un véritable poids lourd. Il y a moins d’une semaine, Psy dévoile sa nouvelle chanson « Gentleman » aussi provocante. Mais égale ou supérieure?
Aujourd’hui, ce n’est pas Dakar. Mais quelque chose qui pourrait fortement y venir aussi bien à Rabat qu’à Conakry. C’est hors des frontières de l’Afrique. Direction, Corée-sud. Ne t’inquiète pas ! Je ne pars pas pour ravitailler en armes, les sud-coréens afin que ces derniers provoquent leurs anciens frères, frères ennemis. Au contraire, c’est pour écrire à propos du nouveau single de Psy : « Gentleman ». Serres donc ta ceinture et allons-y.
Avec Gangnam style, il s’est imposé et il a fait danser beaucoup de personnalités. Ce dernier a été parodié à plusieurs fins. Un autre chanteur est venu avec Harlem Shake pour faire oublier. Ou peut-être les Ghanéens aussi, qui présenteront leur Azonto comme un style spécial. Déjà à 23h 45 du 13 avril 2013 de mon chrono, j’ai pu voir que le vidéoclip de son nouveau single « Gentleman » a été visionné 70 686 505 fois sur son compte officiel de Youtube.
Un peu vers 5 h du matin du 15 avril 2013, @psy_oppa tweete ceci:

Mais comme nous a-t-il habitués, sa chanson n’est pas que musique mais aussi des paroles. Dans Gangnam Style, il s’attaquait au mode de vie luxueux, des habitants de son arrondissement Gangnam. Que veut-il dire par Gentleman ? Il parle d’un Casanova qui essaie de séduire en soirée, par ses prétentions galantes et élégantes.
En commun avec Gangnam style, la mélodie de « Gentleman » est rythmée. Sauf qu’à la différence, le texte contient plus de paroles en anglais que « Gangnam Style ». Psy est désormais conscient que sa musique ne s’adresse plus seulement aux sud-coréens ou asiatiques, mais désormais à une audience internationale. Gentleman, cet anglicisme s’utilise fréquemment dans tous les pays.
Dans le clip de cette chanson, Psy se marre. Il se marre et provoque. Peut-être est-il un Sir Gaga, diraient certains. On voit les deux journalistes dans Gangnam Style (homme dans l’ascenseur et celui habillé en jaune). On voit aussi ses filles et sa « chérie » préférée. Psy perturbe la sportive et l’homme qui voulait aller au W.C, en augmentant la vitesse. On voit aussi au début tout un groupe d’hommes derrière lui et son collectif comme dans Gangnam style. Il masse une fille mais la provoque.

Le trentenaire sud-coréen dodu, Psy, n’hésite pas à affirmer dans cette vidéo :

« Je vais vous faire transpirer. Je vais vous faire ruisseler. Vous savez qui je suis ? Mouillez PSY! ».

A la fin de la vidéo, il « photocopie » son visage.
Tout de même, Psy ne se marre pas pour se marrer. Mais c’est pour le désir d’accalmie et de paix entre son pays et son frère « ennemi » voisin, actuellement en posture de guerre potentielle, qu’il semble chanter ainsi. En chantant, même des Nord-coréens pourraient se réconforter et pourquoi ne pas apaiser leur cœur? Que sera dans les prochains mois, le « Gentleman » de Psy ? A vous de répondre, à vos claviers.

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