Dix ans avant, mon anniversaire au village
C’était un Samedi 1er Mars 2003, 10 ans mois pour mois. C’était à Karifamoriah, sous-préfecture de Kankan (ville de Guinée). Je n’y suis pas né mais c’est là-bas que j’ai passé mon enfance. C’est une zone de savane.
Ce bon jour, je me réveillai et savais déjà qu’une journée particulière et agréable m’attendait. Je pris mon petit déjeuner. Mais aussi avais-je préparé le reste du riz de la nuit. On l’appelle chez nous Kinikoro « traduction littérale, vieux riz ». Je dus me rendre à l’école primaire privée Hadja Salimata Touré. Cette école porte le nom de ma feue grand-mère, objet d’un de mes billets. Là-bas, je partais donc en tant qu’enseignant assistant. C’est dans cette belle école que j’ai commencé mes études. En toute humilité, J’eus l’heur d’être éduqué familialement et enseigné à bas âge par mon père. C’était à mon tour donc, de partager mon modeste savoir avec les jeunes. Et j’avais cours avec mes élèves jusqu’à midi car c’était Samedi.
Je me rendis à l’école avec mon cartable rempli de bouquins et autres outils. Alors comme mon père m’en avait donné l’habitude, je commençai par leur faire réciter l’hymne nationale de notre pays. Ensuite, c’étaient les autres aspects de l’éducation civique. J’essayai avec eux, quelques opérations mathématiques avant d’entamer avec la dictée. Aussi, distribuai-je une panoplie d’ouvrages à lire. Mon père venait parfois jeter coup d’œil pour savoir si les enfants me comprenaient bien. Ces derniers lui confirmaient. Aussi, dois-je signaler que j’enseignais certaines personnes plus âgées que moi. Mais, la plupart d’entre elles étaient plus jeunes que moi. En toute modestie mais honnêteté, l’école de mon père a été pour beaucoup un lieu de soulagement. Elle n’était pas qu’une simple école mais aussi un centre d’assistance sociale. Puisque mon père s’est donné pour souci de relever le niveau d’études des élèves et de tous jeunes en besoin académique qui lui contactaient. Mon père dépensait dans cette école plus qu’il ne gagnait. Parfois, certains étudiants de l’Université Julius Nyerere de Kankan venaient lui demander des services académiques. Il en accueillait et donnait autant qu’il pouvait.
Après le cours à midi, je rejoignis ma case. Après un instant de repos, je pris la daba pour défricher un peu et j’arrosai quelques plantes. Je pris mon bon plat de tô. Ce plat, je l’ai beaucoup aimé. Après cela, je devais me rendre à la forêt derrière le bas-fond. C’était à la fois, pour faire du fagot que pour cueillir quelques délicieux fruits (mangue, uvaria chamae, Detarium senegalense, néré, banane…). J’allai avec mes amis, mes vrais amis, à la forêt. On coupa quelques bois pour faire du fagot. On profita donc pour cueillir les divers fruits très doux. Ces fruits appartiennent à tous. Chacun peut en cueillir autant qu’il voulait. Quand tu te rends pour une première fois en forêt là-bas, tu risques de construire ta maison à côté. Ces fruits sont agréables à consommer. Il y a du fruit sucré, de l’amer… Nous rentrâmes par la suite à la maison.
Je m’aventurai en lecture après un petit temps de repos. Mais aussi, je me levai pour faire de petites démonstrations en Mathématiques, en physiques et en chimie au tableau. Dès lors, j’exécutai quelques autres devoirs familiaux avant que la nuit n’arrive. Je reçus de jolis cadeaux ce jour-là.
La nuit arrivée, je me rendis devant le vidéoclub qui ne se trouve pas loin de la sortie du village. C’est là-bas que les jeunes du village se rendaient. Etaient peu visibles, ceux qui ne trouvaient pas le temps d’y aller. Mais moi j’y allais quelquefois surtout par conviction. Le vieux propriétaire de ce vidéoclub avait su conquérir le cœur des jeunes.
Merci à tous ceux qui m’ont fait du bien jusqu’à maintenant. Je dédie ce billet à mes anciens élèves dont certains sont à l’université aujourd’hui, à ma famille et à mes vieux amis, qui occupent le fond de ma pensée aujourd’hui. Je le dédie aussi aux autres enfants et à ceux qui contribuent à me former actuellement dont Mondoblog et mon école. Joyeux anniversaire à moi-même et à ma jumelle, la monnaie guinéenne.
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