Mali, une liesse méritée

Article : Mali, une liesse méritée
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04/02/2013

Mali, une liesse méritée

Crédit image: Maghreb MSN
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Je suis aussi Malien. De Conakry à Gao, je me sens chez moi. Mes arrières-grands-pères  faisaient cette distance à cheval, à pied ou à dos d’ânes. Et moi ? De Siguiri (ville guinéenne), je peux prendre ma petite moto, voire ma bicyclette, et aller passer une nuit à Bamako sans me dépayser. On est en liesse. Tu vas t’en apercevoir cher lecteur, mais crois-moi quand je te dis que je suis un bon Malien.

Je ressens le Malien davantage en moi lorsqu’un journaliste marocain surnomme l’équipe malienne de Sily National (surnom de l’équipe guinéenne) ? En voyant nos maillots, on risque fort de confondre les deux. Nos drapeaux sont les mêmes sauf que les couleurs sont inversées. Nos noms et toute notre histoire se ressemblent également. Et  Salif Kéita (chanteur malien) est comme un Guinéen pour les Guinéens, tandis que Sékouba Bambino Diabaté (chanteur guinéen) est  comme un Malien pour les Maliens. J’en passe et des meilleurs…

  • Au cœur de Tombouctou

Les très vieux Kankan Moussa (un des empereurs de l’empire du Mali) et Bouctou ont bien bossé en nous léguant une ville si importante, ce vrai joyau qui fait la fierté de l’homme africain – voire de l’homme tout court. Depuis des années, j’y fais mentalement de bons voyages spirituels. Dans ses très grandes bibliothèques, je m’y suis vu lire et contempler l’œuvre magnifique pluri-séculaire. Ah si je suis Malien, j’ai eu à le perdre deux fois dans le football.

  • Non malien deux fois 

C’était en 2004, la Guinée a rencontré le Mali en quarts de finale de la CAN. Le gardien guinéen Kémoko CAMARA aida les Aigles à briser le rêve de demi-finale du Sily National (Guinée). Je vous laisse regarder ceci, vous saurez de quoi je parle. Sacré Gardien ! Aussi, en  CAN 2012, la Guinée avait une bonne équipe jeune et technique mais elle ne pu faire le poids face aux Aigles maliens et aux étoiles noires Ghanéennes en phase de poule. Ce jour-là, un petit but a tué les éléphants guinéens. Je n’étais pas Malien ce jour-là.  Sur le terrain du football, j’aime bien le vuvuzela. « Comme le rythme est pour le poète, le piment dans la sauce d’un Guinéen, le vuvuzela adoucit le football. Il produit des cris mais enseigne le fair-play. » Au moins, cela me redonna mon être malien.

  • CAN 2013

Depuis le début de la CAN, j’avais eu à dire à un camarade malien Morba que le duo Mali & Ghana irait encore loin dans cette CAN. Cela n’a pas été qu’en mot. J’ai eu le vrai sentiment qu’ils iraient en demi-finale d’abord. Samedi passé, sans jouer le medium, j’avais l’état d’esprit du  « déjà gagneur ». Hum… Les requins bleus cap-verdiens, j’ai apprécié leur jeu dans cette CAN mais ils ne pouvaient résister aux Baghana-Baghana (Ghana).

Quant aux garçons Bafana-Bafana de l’Afrique du Sud, ils sont toujours en ce vingt-et-unième siècle gentils (coupe du Monde 2010 et CAN 2013). Ils organisent de grandes compétitions footballistiques sans avoir d’équipe solide. Ils montrèrent leurs faiblesses en phase de poule. Un  combat dur arrive pour bientôt. Mais le plus dur a été écarté, à mon avis. Car les vieux Eléphants de Côte d’Ivoire me semblent plus durs à battre que les super aigles nigérians. Ah les Super aigles…  Nous Maliens, on est des simples aigles. On préfère être David pour arrêter Goliath. On verra qui d’entre les deux aigles ira en finale. Combat d’aigles, ça promet ! Pour la suite de la compétition, je pense déjà à quelque chose. Hum… je sais que tu peux le deviner sinon…

Mes condoléances, Togolais, Ivoiriens, Cap-verdiens, Sud-Africains et autres. Après tout, c’est l’Afrique occidentale qui gagne… Et plus grand, c’est l’Afrique qui gagne. Puisse la paix revenir au Mali entier.

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