Cinquante ans, l’Afrique unie?

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Cinquante ans, l’Afrique unie?

Crédit image: Jeune Afrique
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Créée pour unir les Etats africains, l’organisation continentale africaine (l’OUA/UA) fête actuellement ses 50 ans.  D’énormes sueurs avaient coulé avant d’arriver à sa création en 1963. Mais aussi un long chemin a été effectué, certes sinueux, avant ces jours-ci où le peuple africain célèbre le cinquantenaire. Aujourd’hui, les Africains et Africanistes sont amenés à s’interroger entre autres : quelle Afrique avons-nous aujourd’hui, après 50 ans de création de cette organisation continentale africaine ?

 Mais avant d’essayer de répondre à cette interrogation, il faut d’emblée savoir que l’UA n’est pas parfaite. L’UE (l’Union Européenne) semble être l’organisation régionale la mieux réussie au monde. Celle-là, le reconnais-je, a fait de réelles avancées. Cela peut s’expliquer par l’euro comme monnaie internationale, du Parlement européen, de la « libre » circulation des biens et personnes dans les différents pays européens… Mais cette union a aussi : des tares, comme l’inaptitude de faire sortir les pays de la situation de crise qu’ils subissent, la germano-dépendance (dépendance de l’Allemagne des pays européens), les quelques imperfections de la monnaie Euro… Quant à celle de notre vieille mais jeune cinquantenaire Afrique?

  • Il est vraiment désolant de voir aujourd’hui le Mali actuel en quête de son unité, la Centrafrique en quête de sa véritable démocratie dans la paix, les grands lacs qui cherchent à s’entendre… Aussi, il est vraiment frustrant de voir le « chaos » sociopolitique dans lequel la Guinée est actuellement plongée.
  • L’élimination des chefs d’Etat par voie non constitutionnelle et les putschs, est également un point sombre que l’UA ne semble pas avoir résolu. L’institution n’a pas été en mesure de les freiner.
  • La protection des pays face au bradage de leurs richesses naturelles africaines. Jusqu’à présent, dans certains pays africains, les richesses se pillent en plein jour.
  • Il y a lieu de signaler aussi leur faible pouvoir à décider sur la gestion des chefs d’Etat membres. Il est regrettable ainsi de voir des Etats encore gouvernés par des dictateurs.
  • La dépendance monétaire est aussi un problème. Le Franc CFA est encore dirigé par la France.
  • La dépendance financière de l’institution. L’institution est encore en grande partie financée par l’Union Européenne et autres bailleurs externes.  Le siège, même a été construit avec le financement par la Chine. Les pays africains devront être en mesure de pouvoir prendre en charge l’institution.

Cependant, il faut oser dire que les pères fondateurs de l’institution n’avaient point tort de la créer. Ces Pères fondateurs, il est important de les rappeler:
L’ex-compatriote des Guinéens, le Ghanéen Dr Kwamé Nkrumah, était le maître porteur de l’idée d’une Afrique réellement unie, solide et digne. Le Négus éthiopien Hailé Sélassié dont la proposition a en grande partie été le fondement de l’organisation de l’Unité Africaine (accord sur la création de l’OUA), et celui chez lequel réside le siège de l’organisation. Le Père de la nation guinéenne, Ahmed Sékou Touré, pour sa participation active dans la libération des pays africains sous domination coloniale et son aide envers l’ANC sud-africain dirigé par Nelson Mandela, après l’obtention de l’indépendance de son pays. Le Malien Modibo Diarra et le Togolais Sylvanus Olympio ont été les rédacteurs de la charte. Le grand diplomate Guinéen Telli DIALLO était celui qui a dirigé pour la première fois, avec honneur l’institution L’Egyptien Gamal Abdel Nasser aussi, est à saluer pour sa détermination. Et tous les autres, créateurs. Ces hommes ont mis sur les rails l’Afrique pour une destination, « salvatrice » pour le continent quoi qu’ils aient laissé des idées qui ne se recoupent pas forcément. Certains voulaient d’une Afrique aux pays entièrement unis et d’autres, aux pays qui se respectent, se consultent et qui laissent certaines ouvertures entre eux. Au-delà de cette divergence, en tant qu’Africains, je suis fier de dire comme Thabo Mbeki « I am an African ». Mais aussi je suis fier de dire comme le Jamaïcain « Notre ADN est africain ». Tous ceux-là, je les en assume fièrement. En voilà quelques raisons :

  • L’institution existe et apporte, aussi minime qu’on puisse voir. Une question, peut-être banale, qu’il faut aussi se poser : que serions-nous si l’institution n’existait pas ?
  • Les pays africains sont aujourd’hui, en totalité, dirigés par des Africains.
  • La lutte contre l’Apartheid, un des objectifs de l’OUA, a abouti en laissant s’installer une jolie Afrique du sud multiraciale. Cela est même si l’OUA y a été peu efficace.
  • J’évoque aussi, une chose récente : l’élection d’une première femme et « un Anglophone » à la tête de l’institution, Dlamini Zuma. Ces deux facteurs montrent le coté d’une intégration, qu’on ne saurait négliger. Il montre le bannissement des  barrières entre pays africains, colonisés auparavant par de colonisateurs différents (France, Angleterre, Portugal, Espagne…). Elle montre aussi une Afrique qui essaie de mettre fin à la discrimination au niveau des sexes.
  • L’existence d’une force armée africaine, la Force africaine en attente, est aussi un bon signe. Il est important que cette dernière soit opérationnelle et non d’attente.
  • Plusieurs pays africains ont économiquement progressé même si, l’inégalité socio-économique est une équation difficile à résoudre pour le moment.
  • Le Nouveau Partenariat pour le Développement Africain (NPDA ou NEPAD), initiative importante, existe.
  • L’Institution s’affirme un peu plus qu’auparavant. La renaissance et le panafricanisme, thème de l’an, peuvent devenir réalité. Mais l’institution doit s’armer davantage. Les relations entre les pays doivent plus s’améliorer. Il faudrait aussi qu’il y ait, comme l’a reconnu Madame Dlamini Zuma,  du passeport africain. Il faudrait aussi assurer la sécurité interne, persévérer pour améliorer la santé et l’éducation. Il faudrait aussi encourager les pays africains à investir plus dans le développement durable.

Un petit mix musical de cinquante pays africains, que je partage avec vous pour arrêter ma petite contribution: https://soundcloud.com/bbc-world-service/newsday-dj-edus-special

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Commentaires

nathyk
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Vive l'Afrique unie!

KABA Madigbè
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Oui, vive l'Afrique!

ghizlaine lorangue
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l'AFrique sera unie pour tjrs .

KABA Madigbè
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Oui malgré des problèmes, espérons!

Abdoulaye Barry
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vive l'afrique de sankara, de khadafi et autres